Les cinq départements à suivre lors de l'élection des présidents des départements
Les 98 conseils départementaux renouvelés dimanche élisent, jeudi, leur président. Dans la plupart des cas, il s'agira d'une formalité. Mais des surprises ne sont pas à écarter.
Après les élections départementales, place au "troisième tour". Jeudi 2 avril, les 98 conseils départementaux renouvelés dimanche élisent leur président. Dans la plupart des cas, il s'agira d'une formalité. Mais il pourrait tout de même y avoir des surprises.
Pour être élu président, il est nécessaire d'obtenir la majorité absolue lors des premiers tours de scrutin. Au troisième tour, une majorité relative suffit. Tour d'horizon des départements à suivre.
Vaucluse : la droite au bénéfice de l'âge ?
Les élections départementales ont placé gauche et droite à égalité, avec douze sièges de chaque côté, juste devant l'extrême droite, qui en compte dix (6 pour le FN, 4 pour la Ligue du Sud). Sauf surprise, la droite devrait finalement remporter la présidence du Vaucluse au bénéfice de l'âge : en cas d'égalité parfaite, c'est le plus âgé des candidats qui l'emporte. C'est le doyen de l'assemblée et maire de Gordes, Maurice Chabert (71 ans), qui défendra les couleurs de la droite républicaine.
A gauche, deux candidats pourraient se présenter, selon La Provence : Max Raspail, maire PS de Blauvac, et Sylvain Iordanoff (EELV), qui réclame, dans un communiqué, "le soutien de la gauche et de la droite républicaine". Le Front national devrait également présenter un candidat, Hervé de Lépinau. Quelle que soit l'issue du vote, le leader de l'exécutif devra faire sans majorité absolue pour gouverner, ce qui devrait donner lieu à des tractations au coup par coup selon les dossiers.
Gard : la gauche favorite, mais...
La gauche ne dispose que d'une majorité relative dans ce département, mais elle devrait remporter la mise. Les voix de ses 22 élus (sur 46) devraient se porter sur la candidature de Denis Bouad, mais un binôme divers gauche laisse toujours planer le doute. A droite, Laurent Burgoa (UMP) devrait se présenter, mais son groupe ne disposant que de 20 sièges, il n'a aucune chance d'accéder à la présidence… sauf si le Front national (4 élus), vote pour lui. Une hypothèse rejetée par le patron de l'UMP locale, Jean-Paul Fournier. "Si le FN mêlait ses voix aux nôtres, Laurent Burgoa démissionnerait immédiatement", a-t-il assuré à francetv info. Le scénario fait, en tout cas, peur aux centristes, qui pourraient s'abstenir et donc assurer la victoire du candidat de la gauche.
Essonne : Georges Tron provoque un psychodrame
Il ne s'avoue pas vaincu. Désavoué, lundi matin, lors d'un vote interne par l'UMP, l'insubmersible Georges Tron compte briguer jeudi la présidence de l'Essonne, quitte à troubler la conquête symbolique du département, fief de Manuel Valls, par la droite et ses 30 élus (sur 42 sièges).
Le maire de Draveil, empêtré dans une affaire de viols, souhaite se présenter contre le candidat "officiel" de l'UMP, François Durovray, proche de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France. L'intéressé a pourtant été désigné, lundi, au cours d'un vote des conseillers départementaux de droite, mais Georges Tron juge ses orientations politiques "incompatibles avec [ses] propres convictions".
La candidature de Georges Tron lui permettra surtout d'avoir une tribune, puisque chaque candidat peut s'exprimer avant le vote, rappelle France 3 Ile-de-France. "Je prendrai la parole avec une totale liberté que je n'ai pas eue depuis quatre ans", assure-t-il à la chaîne francilienne. Le vote de jeudi promet donc d'être animé, d'autant que siègera dans l'hémicycle le président sortant, le socialiste Jérôme Guedj, qui a régulièrement utilisé durant la campagne les accusations de viols visant Georges Tron pour déstabiliser son adversaire.
Lozère : le sort de la gauche dépend de Chirac
Présenté dimanche soir comme le seul département à basculer à gauche, le sort de la Lozère reste suspendu à la décision d'un binôme. La droite, qui avait jusque-là toujours dirigé l'exécutif local, a remporté six cantons. La gauche en a gagné six également, auxquels s'ajoutent un duo classé divers gauche par le ministère de l'Intérieur, mais qui se présente comme sans étiquette.
C'est donc vers le canton de Chirac, ça ne s'invente pas, que les regards des socialistes se tournent. Les élus du canton, Henri Boyer et Sophie Malige, ont réaffirmé qu'ils n'étaient "ni de droite ni de gauche" et ne s'interdisent d'ailleurs pas de discuter avec les 12 conseillers de droite, ce qui pourrait totalement inverser la majorité, explique Le Parisien (article payant). Fin du suspens jeudi.
Tarn-et-Garonne : Jean-Michel Baylet sur un siège éjectable
Président du département depuis trente ans, Jean-Michel Baylet risque de trembler jusqu'au bout. Son sort dépend de l'attitude de deux élus classés comme divers gauche lors des élections départementales, mais qui se considèrent comme sans étiquette. Le "système Baylet", de plus en plus critiqué, y compris à gauche, se fissure. L'élection de jeudi matin pourrait donc donner lieu à des surprises.
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