Conférence de presse d'Emmanuel Macron : "culot", "fake permanent", "stratégie du chaos"... Tour d'horizon des réactions politiques
Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse, mercredi 12 juin, depuis le pavillon Cambon Capucines à Paris pour présenter son plan de bataille pour les législatives anticipées. Le président de la République a mis les extrêmes dos à dos, appelant notamment les LR opposés à l'accord avec le RN à la clarification.
Emmanuel Macron "pas à la hauteur" pour les Républicains
"On n'a pas de compte à rendre à quelqu'un qui a fait grimper le Rassemblement national et La France insoumise, quel culot," a fustigé Florence Portelli, vice-présidente des Républicains, invitée sur franceinfo. "Pas de leçon de morale de la part de quelqu'un qui a un bilan qui est catastrophique et qui, en plus, a fait la courte échelle à Bardella et compagnie", poursuit cette proche de Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France. Pour elle, "il ne faut pas chercher des postes de ministres à tout prix, il ne faut pas à tout prix faire des coalitions qui ne veulent rien dire".
Le sénateur LR de Vendée, Bruno Retailleau, estime sur X qu'"Emmanuel Macron n’a retenu aucune leçon de ses échecs. Il personnalise à outrance la campagne, avec un catalogue de mesures mille fois annoncées, jamais réalisées, sans comprendre que les Français sont déjà dans l’après macronisme, dit-il. Et puis est-ce bien le rôle du chef de l’Etat d’endosser le rôle du chef de la majorité ? Tout cela n’est pas à la hauteur de l’enjeu démocratique actuel."
"J'ai trouvé assez regrettable qu'Emmanuel Macron, dans sa conférence de presse, instrumentalise la position d'Eric Ciotti, alors que nous sommes unanimes, et qu'il le sait, à condamner l'initiative d'Eric Ciotti", déplore le maire Les Républicains de Meaux Jean-François Copé sur franceinfo. Eric Ciotti, le patron des LR, a décidé de faire alliance avec le RN en vue des législatives anticipées. "La position est claire, on l'a tous dit : il n'y aura jamais d'alliance avec l'extrême droite", déclare Jean-François Copé.
"La cause du chaos actuel", selon la gauche
"Je ne veux pas passer mon temps à commenter les contre-vérités historiques, les fake news, les caricatures d’un président qui mobilise tous les moyens de communication tout en expliquant qu’il ne fait pas campagne, s'agace sur X Olivier Faure, premier secrétaire du PS. Il est la cause du chaos actuel. Je veux œuvrer à en sortir."
Sur X, Sandrine Rousseau, députée de Paris, invective le président de la République qui a évoqué l'interdiction des téléphones portables avant 11 ans pendant son discours préliminaire : "De quoi tu nous parles mec ?! Le fascisme est aux portes du pouvoir et tu nous parles d’écrans ? Cet homme est un fake permanent."
Toujours sur X, le patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon tacle le président, qui selon lui "s'enfonce dans la stratégie du chaos et de la guerre des religions pour brutaliser l'élection. Macron se noie dans son flot de paroles, d'injures et de mépris contre ceux qui ne sont pas de son avis. Les Français ont déjà dit qu'ils en avaient assez." Sur franceinfo, la députée LFI de la Seine-Maritime Alma Dufour estime qu'Emmanuel Macon est "un pyromane qui essaie de se faire passer pour un pompier". "Il a été élu pour faire barrage à l'extrême droite et il dissout l'Assemblée nationale au moment où l'extrême droite n'a jamais été aussi haute", déplore-t-elle.
"Toujours le même discours", fustige l'extrême droite
"Le président [Emmanuel] Macron ne parle plus, ne se comporte plus et n’agit plus comme un président de la République", estime sur twitter Laure Lavalette, députée porte-parole du RN pour les élections législatives de 2024 "L’heure est venue de tourner la page de sept années de Macronisme."
Le président "a tenu une conférence de presse qui a été fastidieuse, longue, et qui ne correspond pas du tout à ce qu'attendent les Français", a estimé sur franceinfo Louis Aliot, maire RN de Perpignan. "Je pense que davantage il va parler à la télévison et davantage il va mobiliser contre lui l'ensemble des Français qui ne veulent plus de lui, poursuit Louis Aliot. Et je pense que le 7 juillet, nous avons une grande chance d'être majoritaire."
"J’ai déjà éteint la télévision", raille Nicolas Dupont-Aignan député de l'Essonne. Thierry Mariani, eurodéputé Rassemblement national, ajoute : "Déjà 30minutes d’intervention de Macron. Toujours le même discours, les mêmes leçons, les mêmes mensonges, le même sermon. Ennuyeux, suffisant, déconnecté. Il n’a vraiment pas compris que le vrai problème… C’est lui !"
"Le pays est plus important que le parti", estime la majorité présidentielle
Du côté de la majorité, Karl Olive, député sortant Renaissance des Yvelines, estime sur franceinfo que "le message qu'on doit pouvoir retenir, c'est que le pays est plus important que le parti. C'est ce que les Français nous réclament au quotidien."
"Il fallait faire [la dissolution]", affirme sur franceinfo Patrick Vignal, député Renaissance de l’Hérault. "Je ne sais pas si c'était le bon moment mais il fallait le faire car sinon vous aurez tous dit que le président enjambe les européennes", poursuit le député Renaissance qui estime que "le président a posé des actes maintenant faisons du terrain".
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