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Le coût des études augmente plus que l'inflation

Les deux principales organisations étudiantes ont publié leurs chiffres pour la rentrée 2013. D'après la Fage, un étudiant va devoir dépenser 2 481,73 euros en moyenne en septembre. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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En septembre 2013, un étudiant dépensera en moyenne 2 370,95 euros en province, contre 2 787,08 euros en Ile-de-France, selon une étude publiée le 19 août 2013 par la Fage. ( MAXPPP)

Aller à la fac coûte plus cher en 2013 qu'en 2012. C'est ce qui ressort des enquêtes publiées lundi 19 août par l'Unef et la Fage, les deux principales organisations étudiantes de France. Le premier syndicat, proche du PS, souligne les difficultés des non-boursiers. Quant au second, il insiste sur le poids important du seul mois de septembre dans le budget des étudiants. 

Selon l'étude de la Fage, le coût de la rentrée universitaire 2013-14 progresse de 2%. "Le mois de septembre sera une nouvelle fois synonyme de sacrifices et de difficultés financières" pour les étudiants et leurs familles, pointe dans un communiqué son président, Julien Blanchet. Et la hausse des dépenses liées aux études conduit "de plus en plus de jeunes issus des classes sociales les plus populaires à rester à la porte de l'université", regrette-t-il. "Le diplôme reste un rempart contre le chômage, mais encore faut-il y avoir accès." 

La Fage évalue à 2 481,73 euros en moyenne les dépenses d'un étudiant pour la rentrée 2013. Il en coûtera en moyenne 2 370,95 en province, mais 2 787,08 euros en Ile-de-France, en raison des loyers onéreux. La Fédération des associations générales étudiantes tient compte dans son calcul des frais de la vie courante (loyer et charges, repas au restaurant universitaire, téléphonie/internet, loisirs, transports ainsi que les autres repas, vêtements et équipements divers), mais aussi les dépenses spécifiques au mois de septembre (droits d'inscription, cotisation à la Sécurité sociale, complémentaire santé, frais d'agence, assurance du logement, matériel pédagogique).

Les non-boursiers sont les plus touchés

D'après le rapport de l'Unef, résumé par RTL, les boursiers s'en sortent globalement mieux que leurs camarades plus aisés. Les aides de l'Etat ont augmenté de 2% par rapport à l'année dernière, pour les étudiants les plus défavorisés (échelons 6 et 7). Ces derniers déboursent en moyenne 240 euros par mois pour les dépenses courantes.

Les étudiants qui ne bénéficient pas de ces aides dépensent eux entre 1 000 et 1 500 euros mensuels pour subvenir à leurs besoins. Les non-boursiers perdent en outre 2% de pouvoir d'achat et l'Unef s'inquiète de la dégradation de leurs conditions de vie. Les étudiants qui peuvent rester chez leurs parents s'en sortent mieux, avec 400 euros de dépenses par mois. 

La moitié des étudiants travaillent pour boucler leur budget, compromettant leurs chances de réussite. L'augmentation globale du coût des études sur an, de 1,6% selon l'Unef, est à rapporter à l'inflation, qui s'élève à 1,06% sur un an en juillet 2013.

La santé, un poste de dépenses qui pèse

Le coût de la santé est également pointé du doigt par les deux organisations syndicales. La Fage parle de "tarifs en augmentation constante et une qualité de service en diminution constante", indique l'organisation. L'organisation parle d'une augmentation de 15% des frais de complémentaire en un an. L'Unef, elle, estime qu'elles ont augmenté de 7,1 %.

La Fage dénonce la "vente de produits d'assurance inutiles" ou des "délais de remboursement ahurissants" qui peuvent "mettre en difficulté un étudiant sur plusieurs mois". L'organisation considère qu'il est "urgent de repenser le régime de Sécurité sociale étudiante". En décembre, un rapport de la commission des Affaires sociales du Sénat avait jugé les mutuelles étudiantes complexes et peu efficaces.

Les syndicats étudiants appellent le gouvernement à l'aide

Si le prix moyen du loyer stagne cette année, ce poste représente près de la moitié des dépenses en Ile-de-France, souligne la Fage, qui réclame des mesures plus fortes que l'encadrement des loyers à la relocation, ainsi qu'un développement du parc de logements des Crous, ou encore une réglementation plus adaptée pour la colocation.

L'Unef insiste elle aussi sur la nécessité d'actions sur le logement. Elle demande la suppression de la taxe d'habitation pour les étudiants, car cet impôt représente souvent un treizième mois de loyer.

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