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SNCF : quelles sont les voies possibles pour mener au "bouclier tarifaire" demandé par le gouvernement ?

Le ministre des Transports souhaite que la SNCF n'augmente pas les tarifs des billets vendus aux personnes aux revenus les plus modestes. Mais dans le contexte de la crise de l'énergie, la marge de manœuvre de l'entreprise publique est limitée.

Article rédigé par franceinfo
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Un train Ouigo en gare de Rennes (Ille-et-Vilaine), le 25 septembre 2021. (VALENTINO BELLONI / HANS LUCAS / AFP)

Ne pas augmenter les prix, oui, mais comment ? La question doit agiter la direction de la SNCF, après les propos de Clément Beaune, dimanche 6 novembre, sur le plateau du "Grand jury RTL-LCI-Le Figaro". Le ministre des Transports a demandé à l'entreprise publique de "travailler en matière de prix des billets sur un bouclier tarifaire" pour que "l'augmentation des billets soit en tout cas inférieure à l'inflation". Il faut dire que la forte inflation que connaît la France – 6,2% sur un an en octobre, selon l'Insee – et l'explosion des prix de l'énergie touchent de plein fouet la compagnie ferroviaire.

Mi-septembre, son patron, Jean-Pierre Farandou, avait assuré que la facture d'électricité pour SNCF Voyageurs devrait augmenter de 1,6 à 1,7 milliard d'euros en 2023. "Si on répercutait directement [cette hausse] sur le coût du billet, on serait amené à augmenter les billets de TGV de 10%", avait-il prévenu, tout en promettant que la SNCF ne répercuterait "pas 100% des coûts sur les clients". Mais, malgré les promesses, l'entreprise publique ne dispose que de peu de leviers.

Des hausses ciblées sur certains trains ?

L'une des pistes envisagées par le gouvernement est de concentrer les hausses de tarifs sur certains trains. Le but : "Que ceux qui ont besoin du train au quotidien, les plus modestes, les jeunes qui utilisent les Ouigo par exemple, soient protégés", a expliqué Clément Beaune. En pratique, l'idée est de "préserver ceux qui ont le plus besoin de prendre le train et qui ont les revenus les plus modestes", précise le cabinet du ministre à France Télévisions, en "protégeant les abonnements et les tarifs du Ouigo".

Si cette solution est retenue, des hausses "inférieures à l'inflation" devront sans doute être mises en place sur les autres types de billets, précise la même source. Premier consommateur d'électricité en France, le groupe ne bénéficie pas du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour les ménages. L'option est notamment réclamée par le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, qui a fait voter une augmentation des tarifs des TER pour 2023, rapporte le site Tout Lyon. Mais ce bouclier est pour l'instant exclu par le gouvernement.

Une taxe de 3 euros sur chaque billet ?

Pour maîtriser l'envolée de ses tarifs, la SNCF pourrait mettre en place "un modèle équivalent à celui de la 'surcharge kérosène' appliquée dans l'aérien", suggère Le Figaro. En pratique, cela se traduirait par une "surcharge électricité temporaire de 3 euros sur tous les billets grandes lignes", qui permettrait de financer les surcoûts en attendant une baisse du prix de l'électricité. Mais, selon le quotidien, cette solution "semble compliquée à mettre en place sur le plan technique". La SNCF envisage également, toujours selon le journal, d'augmenter les prix plafonds des cartes Avantage de quelques euros de façon temporaire.

Une baisse de la TVA ?

Comment donner de l'air au budget de la SNCF, alors que les marges de manœuvre de l'entreprise sont limitées ? Une piste avancée et réclamée par certaines personnalités politiques, comme la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, serait de faire passer la TVA à 5,5% sur les titres de transports, contre 10% actuellement. Mais cette demande est pour l'instant restée lettre morte, comme l'explique Ouest-France.

Selon des informations du Parisien, l'Etat planche sur un coup de pouce pour les usagers des transports, mais qui ne concernera pas les TGV. La mesure sera en tout cas bien moins ambitieuse que l'instauration en Allemagne d'un abonnement mensuel à 49 euros qui englobe tous les transports en commun du pays.

Une rallonge budgétaire de la part de l'Etat ?

En dernier recours, l'entreprise publique pourrait décider de se tourner vers le gouvernement pour étoffer son budget. En septembre, Jean-Pierre Farandou a d'ailleurs réclamé 100 milliards d'euros supplémentaires d'investissements sur 15 ans, notamment pour réparer et investir dans les infrastructures. Un message entendu par les députés, qui ont voté le 31 octobre un amendement octroyant 3 milliards d'euros au ferroviaire, dans le cadre du projet de loi budgétaire 2023, rapporte Le Point. Rejetée par le gouvernement, cette nouvelle dépense ne devrait pas être retenue dans le texte final.

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