Réforme de la SNCF : une bataille de l’opinion publique
Emmanuel Macron affronte son premier grand conflit social en tant que chef de l’État. Le président et son gouvernement ont choisi de mener une bataille dans l’opinion publique. Le décryptage de Danielle Sportiello sur le plateau du Soir 3.
Mardi 3 avril, les salariés de la SNCF lanceront leur grand mouvement de grève qui doit s’étaler jusqu’en juin. Au-delà du débat de fond, la bataille va se jouer dans l’opinion publique. "51 % des Français sont toujours favorables à la réforme, mais 46%, 4 points de plus en deux semaines, soutiennent la grève", rappelle Danielle Sportiello. "Dès le début, Emmanuel Macron a mis l’accent sur le statut des cheminots. Un statut protecteur qu’il veut réformer pour montrer que le nouveau monde veut lever les blocages et les corporatismes. Et parallèlement, il y a peut-être eu un manque d’explications et de pédagogie pour expliquer à quoi sert cette réforme. Ce qui fait qu’aujourd’hui les Français sont partagés".
Une opposition partagée
À l’image de l’opinion publique, l’opposition politique affiche aussi un visage partagé, analyse Danielle Sportiello. "Le PS traîne derrière lui les lois El Khomri. Il n’est peut-être pas le mieux placé pour défendre ce mouvement social" tandis que la droite libérale est mal placée pour "critiquer une réforme qui ouvre le rail à la concurrence". Le risque pour Emmanuel Macron est désormais de voir les conflits sociaux s’accumuler, notamment avec le transport aérien, les éboueurs ou encore les étudiants. Il pourrait voir "les Français excédés par trois mois de galère" se tourner vers lui pour lui demander des comptes.
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