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Réforme de la SNCF : "Si le chef des idiots dit on y va, tout le monde va dans le même sens", commente Sud Rail

Après sa rencontre lundi avec le Premier ministre pour évoquer la réforme du rail, Jean-René Delepine, de Sud Rail, défend l'unicité de la SNCF, contre la volonté du gouvernement, et dénonce le comportement du "parti godillot".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les syndicats étaient reçus lundi 7 mai à Matignon. (FRANCOIS GUILLOT / POOL)

Après un rendez-vous avec le Premier ministre pour évoquer la réforme du rail, Jean-René Delepine de Sud Rail estime qu'"il n'y a rien qui nous montre qu'on soit entendus", lundi 7 mai sur franceinfo. Il défend l'unicité de la SNCF, contre la volonté du gouvernement, et dénonce le comportement du "parti godillot" : "si le chef des idiots dit on y va, tout le monde va dans le même sens".

franceinfo :  Avez-vous le sentiment d'avoir été entendu par le Premier ministre ?

Jean-René Delepine : Très concrètement, il n'y a rien qui nous montre qu'on soit entendus si peu que ce soit. Et notamment par rapport au pivot, pour nous, qu'est l'unicité du système, l'unicité de l'entreprise. C'est ce que j'appellerais "le mystère du 5 avril". Édouard Philippe, c'était le seul qui l'avait compris. Il avait dit "Il faut une entreprise", le matin sur France Inter. Le 5 avril au soir, Elisabeth Borne, la ministre des Transports, dit "On va faire quatre entreprises". Et puis maintenant on en a une cinquième. Emmanuel Macron a choisi la version idiote, il a répété une idiotie, et puis après c'est la Vème République, on a un parti godillot. Si le chef des idiots dit on y va, tout le monde va dans le même sens.

Le Premier ministre vous donne un nouveau rendez-vous dans 15 jours. C'est un signe positif pour les négociations ?

Ce sera un signe positif s'il y avait une écoute en face de ce que les différentes fédérations syndicales ont à dire. Si c'est pour reprendre la posture d'Elisabeth Borne, qui est précisément la raison pour laquelle les quatre fédérations syndicales ont demandé à être reçues par le Premier ministre et d'arrêter d'être reçues pour des fausses concertations par Elisabeth Borne, ce n'est pas bon.

La reprise de la dette est le sujet principal de ces négociations ?

Non. La dette, de toute façon, c'est une dette publique, et le gouvernement est coincé, surtout s'il veut changer la nature juridique de l'entreprise en société anonyme. Il est coincé, il doit la reprendre. SNCF Réseau, c'est 12 milliards d'euros de capitaux négatifs. Pour une entreprise soumise au code des sociétés, des capitaux propres négatifs reviennent à la faillite ou à une recapitalisation. C'est pour ça que je dis de manière un peu provocatrice que ce n'est pas un sujet : il y est obligé, l'État, s'il veut faire son truc. Donc on ne va pas, nous, négocier quelque chose auquel il est obligé. Par contre, le sujet du financement pérenne du système – avec des coûts de transaction qui pèsent entre 1,5 et 3 milliards d'euros par an – il a, dans l'unicité de l'entreprise, le moyen du financement pérenne du système.

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