Grève à la SNCF : "On a un arrêt net des réservations" dans les hôtels, selon l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie
Le président de la branche hôtellerie de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, Laurent Duc, affirme vendredi sur franceinfo que "le mois de mai va être terrible", à cause de la grève à la SNCF.
Alors que le troisième épisode de grève à la SNCF a débuté vendredi 13 avril, le trafic est un peu moins perturbé, avec 22,5% de grévistes selon la direction de la compagnie ferroviaire. Laurent Duc, le président de la branche hôtellerie de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), a indiqué vendredi sur franceinfo que son secteur était victime de la grève à la SNCF.
franceinfo : Avez-vous le sentiment que les Français ont limité leurs déplacements pour ces vacances scolaires ?
Laurent Duc : Pour la première grève, on a vu des annulations, peu de réservations. Et là, sur la troisième phase, on a un arrêt net des réservations. On a des gens qui viennent en voiture, mais les hôtels qui n'ont pas de parking, les hôtels près des gares, ont une baisse d'activité qui est conséquente. Ça se dégrade. La régularité des réservations - on le voit sur nos sites en ligne - est au calme plat.
Avez-vous beaucoup de clientèle d'habitude au printemps ?
C'est surtout des courts week-ends ou des courts séjours, donc c'est une grande opportunité pour l'hôtellerie. C'est le début de l'ouverture de la saison d'été. Comme ce sont les vacances, généralement il y a une activité du tourisme d'affaire qui baisse, le tourisme des vacanciers prend le relais, et on a habituellement quelque chose qui est très stable. Là, le tourisme d'affaires va aussi recevoir une belle claque. Ne serait-ce que les réunions d'entreprises : elles se font au téléphone ou en vidéoconférence parce que se déplacer est compliqué.
Y a-t-il des régions plus touchées que d'autres ?
Les régions qui naturellement sont desservies par les grandes lignes de TGV sont les plus touchées : Bordeaux, Lyon, Marseille. À Marseille, ils ont vu une chute de leur activité phénoménale. Et puis, en plus, c'est [la zone de] Paris qui part en vacances aujourd'hui, donc [la différence] est toujours plus notable quand il y a 20% de la population qui est en vacances. Ça pourrait être une opportunité de rester dans un périmètre près de chez soi, mais ça on ne le mesure pas pour l'instant.
Avez-vous des craintes pour la suite de la grève à la SNCF ?
Le mois de mai va être terrible puisqu'on a d'habitude les fameux ponts de mai où les gens partent pour ces courts week-ends. On ne réserve pas une semaine dans une maison ou dans un lieu de vacances, on part plutôt à l'aventure et ça, vraiment, on va en pâtir. Je pense que l'effet papillon sera le plus important. Avec l'image qu'on montre de l'incapacité à poursuivre son déplacement en France, tous les étrangers qui nous regardent vont choisir de passer directement de Londres à Rome ou à Barcelone, mais ils ne passeront pas par la France.
Faites-vous des gestes pour votre clientèle ?
On essaie d'arranger nos clients au maximum. Quand il y avait des réservations fermes, on essaie de les déplacer. On fait des efforts sur les parkings. On essaie de fluidifier, de simplifier au maximum, mais ce n'est pas facile parce que les gens abandonnent purement et simplement l'idée du déplacement. Et une chambre qui n'est pas vendue, on ne la revend jamais. Ça ne se rattrape jamais.
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