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Reportage Carburants : "Ça redonne un peu le sourire de voir les prix redescendre", confient des Français soulagés

La baisse des prix du carburant s'accélère en France : cinq centimes de moins en une semaine sur le gazole. Cette baisse, qui inclut la ristourne de l'État, réjouit les automobilistes.

Article rédigé par franceinfo - Benjamin Recouvreur - édité par Phéline Leloir-Duault
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La station-service de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. (BENJAMIN RECOUVREUR / RADIO FRANCE)

Dans cette station-service du Val-de-Marne, les pleins s'enchaînent. "Là, on est à 98,53 euros, c'est toujours un peu haut !" Opportune remplit le réservoir de sa voiture familiale. "C'est déjà monté à 150 euros pour un plein, se souvient-elle. Dans le budget familial, ça se ressent !"

La baisse était très attendue, surtout avec les dépenses à venir pour la rentrée : "Mon fils de quatre ans entre en deuxième section, donc il y a quand même des dépenses à faire, explique-t-elle. C'est compliqué, on se prive pas mal, et on aimerait que ça baisse encore un peu."

>>VRAI OU FAKE. Les 10% les plus aisés consomment-ils 10 fois plus de carburant que les 10% les plus modestes ?

Car la dépense dévolue au carburant reste une part importante du budget des Français. Alors chacun a son astuce : Thibault a comparé les prix de plusieurs stations avant de venir. "Il se trouve que dans ce supermarché, l'essence est en général moins chère. Et comme en ce moment c'est de moins en moins cher, je vais vers le moins en moins cher", ironise-t-il. 

"Ça redonne un peu le sourire de voir les prix redescendre. Ça permet de libérer un peu de budget, d'affronter peut-être la rentrée avec un peu plus de sérénité et un peu moins d'appréhension."

Thibault, automobiliste

à franceinfo

Les prix du carburant continuent de baisser en France : cinq centimes en moins sur le gazole qui coûte environ 1 euro 79 le litre, et l'essence qui est désormais affichée en moyenne à 1 euro 74 le litre. Ce prix comprend toujours la ristourne de l'État, qui va passer de 18 à 30 centimes en septembre, pour la rentrée. C'est toujours ça de pris pour Joachim, frigoriste. Il doit faire le plein jusqu'à trois fois par semaine pour sa société. Selon lui, ça ne règle pas le problème : "Je prends toutes les solutions, mais à un moment donné, il va falloir que ça soit pérenne. J'aurais préféré qu'ils baissent carrément la TVA ! Parce qu'ils nous donnent ça jusqu'à la fin d'année mais qu'est-ce qu'on fait après ? L'électrique, je veux bien, mais il faut voir le prix".

Le prix plancher pour le baril de pétrole brut atteint

Depuis plusieurs semaines, le cours du baril de pétrole brut est à la baisse : un peu plus de 90 dollars actuellement, contre 130 dollars au plus haut après l'invasion de l'Ukraine. Cela s'explique par une demande moins forte au niveau mondial : "La Chine a fortement baissé ses importations de pétrole brut. Assez logiquement, on s'attend à une moindre croissance de la demande mondiale de pétrole", indique Philippe Chalmin, économiste et enseignant à l'université Paris-Dauphine.

"La surprise est plutôt venue du côté de la Russie, qui a trouvé des marchés. Elle a beaucoup moins diminué ses exportations par rapport à que ce que l'on imaginait."

Philippe Chalmin, économiste

à franceinfo

En effet, la Russie a pu compter sur des débouchés en Inde ou en Chine. "Pour l'instant, le marché est plutôt bien approvisionné, le sentiment général est plutôt à la baisse mais une baisse à relativiser" développe-t-il. Nous sommes sur des marchés extrêmement volatiles, qui réagissent au jour le jour, et l’air du temps est très changeant, il y a une grande instabilité. Les choses se détendent aussi au niveau du raffinage." Ainsi, il estime que "la fourchette dans laquelle on devrait se situer dans les semaines à venir" oscille "entre 90 et 100 dollars le baril". Selon lui, on a désormais atteint un prix plancher qui ne devrait plus baisser dans les prochaines semaines.

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