Prix des carburants : le plus dur est-il passé ?
Et si les prix des carburants étaient en train de s’assagir pour de bon ? Il est peut-être un peu trop tôt pour crier victoire, mais depuis quelque temps, les prix à la pompe baissent, une tendance qui se confirme.
D’après les derniers chiffres officiels arrêtés au vendredi 5 août, cette baisse à la pompe se poursuit : pratiquement quatre centimes de moins en une semaine pour le gazole à près d’1,84€ le litre, moins un centime environ pour le sans plomb 95 à un peu plus d’1,83€ et moins 1,5 centime de baisse pour le sans plomb 95-E10 à 1,79€. Vous l’avez peut-être constaté vous même en allant faire votre plein, les prix à la pompe ne cessent de refluer depuis le début du mois de juillet, quand ils culminaient à plus de deux euros le litre, malgré la ristourne de 18 centimes par litre accordée par le gouvernement, une ristourne toujours en vigueur aujourd’hui.
Comment s’explique ce reflux des prix à la pompe ? Tout simplement par la baisse des cours mondiaux du pétrole, et cette baisse n’a fait que s’accélérer. Depuis début juin, le baril de Brent de la Mer du Nord – la référence du marché – est passé de plus de 120$ à moins de 100$ aujourd’hui, tout cela en à peine deux mois.
Fatalement, les prix à la pompe ont suivi le mouvement et baissé dans les mêmes proportions.
Après des mois de flambée suite au déclenchement de la guerre en Ukraine fin février, le marché a fini par revenir à son point de départ. La semaine passée, le baril de WTI américain a même renoué avec son prix d’avant le début de l’offensive russe en Ukraine, tout un symbole. En moins de six mois, ce que l’on appelle "la prime de guerre" sur le pétrole s’est complètement évaporée.
Craintes de récession au niveau mondial
Ce qui prend le dessus sur ce revirement de situation sur tout le reste, ce sont les craintes de récession de l’économie mondiale. Qui dit contraction de l’activité économique, dit baisse de la demande d’énergie et donc de pétrole. Cette récession, c’est déjà une réalité aux États-Unis, la première économie mondiale qui vient d’aligner deux trimestres successifs de croissance négative. Plus proche de nous, le Royaume-Uni prévoir d’entrer en récession à la fin de cette année, et il est très probable que le reste de l’Europe suive. Sans oublier la Chine, elle aussi très gourmande en pétrole et qui peine à se relancer. À l’origine de ce coup de froid généralisé, les politiques des grandes banques centrales, la Fed américaine en tête. Elles ont tellement relevé leurs taux d’intérêt pour combattre l’inflation qu’elles ont provoqué une contraction de leurs économies. Résultat, le pétrole baisse, en quelque sorte un mal pour un bien.
Il se peut que la baisse du prix du pétrole dure encore un peu, mais impossible de dire jusqu’à quand, tant les cours du brut sont volatils et peuvent remonter très violemment, si par exemple la guerre en Ukraine connaissait une nouvelle escalade. Ce qui est sûr en tous cas, c’est que le moment est plutôt favorable pour les automobilistes : les prix à la pompe s’assagissent, la ristourne de 18 centimes par litre est encore d’actualité, une autre de 30 centimes va prendre le relais à la rentrée, et s’y ajoute la remise de TotalEnergies, là aussi jusqu’à la fin de l’année, alors autant en profiter !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.