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Plan carburants : "On est terriblement loin du compte"

L'eurodéputé écologiste Yannick Jadot estime que le Premier ministre n'a "aucune ambition d'un plan global pour que les Français accèdent à une mobilité pas chère et non polluante".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'eurodéputé Yannick Jadot, le 30 mars 2017. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Yannick Jadot, eurodéputé, tête de liste des écologistes aux élections européennes de 2019, a estimé mercredi 14 novembre sur franceinfo qu'on était "terriblement loin du compte" avec les mesures annoncées par Edouard Philippe pour atténuer la hausse des prix sur l'énergie.

franceinfo : Comment jugez-vous les annonces du Premier ministre ?

Yannick Jadot500 millions d'euros supplémentaires sur le quinquennat quand la fiscalité carbone va rapporter chaque année trois milliards de plus... Ce que les écologistes demandent depuis des semaines et que nous portons depuis tant d'années, c'est l'idée que chaque euro collecté doit être rendu aux Français pour les accompagner dans cette nécessaire transition. On est terriblement loin du compte.

Même sur la prime à la conversion que le gouvernement propose de doubler ?

On est sur des chiffres annuels autour de 300 000, 350 000 millions d'euros. Ce n'est même pas 10% de ce que la fiscalité carbone va rapporter en plus chaque année. On est très loin malheureusement du compte. On a senti un Edouard Philippe, certes, tenir sur la fiscalité écologique, tant mieux, mais qui n'avait aucune ambition d'un plan global pour aider les Françaises et les Français à accéder à une mobilité pas chère et non polluante. Aucune annonce vis-à-vis des constructeurs automobiles. Cela fait quand même des années et des années que les constructeurs automobiles, avec la complicité des gouvernements, sabotent les normes de pollution, que ce soit CO2 ou les particules fines dioxyde d'azote et diesel.

Pourquoi on fait cette fiscalité écolo ? Parce qu'il faut protéger la santé, parce qu'il fait protéger le climat. À partir du moment où des constructeurs automobiles s'exonèrent des normes officielles, l'État doit leur imposer de reprendre à leur frais les véhicules pour recalibrer, corriger les moteurs avant de les rendre aux automobilistes. On ne voit pas où est le plan global, l'ambition globale du gouvernement pour qu'on puisse appeler cette fiscalité, une fiscalité écologique.

Ne faut-il pas aider les ménages les plus modestes à se débarrasser de leurs véhicules polluants ?

Cela fait des jours et des jours que je demande le doublement de la prime à la conversion automobile (...) Tout ce qui permet d'accompagner les Français qui ont besoin de circuler, qui font 20 km pour aller voir un médecin, qui font 30 ou 40 bornes pour chercher un travail ou pour aller au travail, va dans le bons sens. Mais où est l'investissement lié aux 34 milliards de fiscalité écologique ? Où est l'investissement sur les infrastructures, sur les transports collectifs, sur le covoiturage, sur la prime vélo, sur tous les déplacements ? On a besoin d'avoir un investissement massif pour accompagner les Français.

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