: Infographie Gazole, sans-plomb... Pourquoi les prix des carburants ont commencé à se tasser
Est-ce la fin de la hausse pour les prix des carburants ? Selon les dernières données du ministère de la Transition écologique, en date du vendredi 18 août, le gazole coûte en moyenne 1,83 euro le litre à la pompe. Pour la première fois depuis le début de l'été, ce prix marque un très léger recul par rapport à la semaine précédente (de 0,001 euro). Du côté du sans-plomb 95, le prix s'élève à 1,93 euro, en hausse d'un peu plus de deux centimes.
Après une stagnation au printemps, la hausse des prix a été marquée cet été, comme le montre le graphique ci-dessous. Les prix du gazole et du sans-plomb 95 ont augmenté respectivement d'environ 16 et 9 centimes depuis fin juin. Une hausse qui reste cependant modérée comparée à mars 2022, période pendant laquelle les stations-service affichaient des tarifs supérieurs à 2 euros le litre.
"On peut penser que les prix actuels correspondent à un plafond", estime auprès de franceinfo Philippe Chalmin, professeur d'histoire économique à l'université Paris-Dauphine. Car le prix du pétrole est en baisse. Après avoir atteint un pic à 87,7 dollars mi-août, le baril de brent s'échange désormais à 86,3 dollars. "Le marché a intégré la baisse de la production décidée par l'Arabie saoudite et la Russie, en vue de maintenir des prix élevés pour abonder les finances" du royaume saoudien et "faire face à la guerre en Ukraine", analyse Philippe Chalmin.
Des prix liés à la demande élevée des vacanciers
Selon l'expert, il ne reste "plus qu'à attendre que cette baisse se ressente pleinement à la pompe. En général, cela prend environ deux semaines". Pour Jean-Pierre Favennec, consultant et spécialiste des questions de l'énergie, joint par franceinfo, un autre facteur ralentit la baisse des prix dans les stations-service : la demande élevée, liée aux retours de vacances. La rentrée devrait selon lui marquer "une stabilisation, voire une baisse, en fonction de la conjoncture économique mondiale".
Du côté de l'Arabie saoudite, il n'y aurait a priori pas d'intérêt majeur à contracter encore davantage la production "au risque de dissuader les acheteurs", selon Philippe Chalmin. A plus long terme, une incertitude pèse en revanche du côté de la Russie. En juillet, le prix du baril de pétrole russe a dépassé 60 dollars, le plafond fixé pour son transport par voie maritime par les pays du G7 afin de sanctionner l'invasion de l'Ukraine. Il reste donc à voir "comment le G7 et l'Union européenne vont réagir face à cette nouvelle donne", analyse Philippe Chalmin.
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