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"Gilets jaunes" : "Le vrai débat c'est un contrat démocratique et social qu'il faut inventer", selon le député LREM Patrick Vignal

Au lendemain de l'acte 6 de la mobilisation des "gilets jaunes", Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault, estime sur franceinfo qu'"on est à un tournant qui doit permettre au président de la République de rebondir et de cesser d'avoir une fracture".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Patrick Vignal, député de l'Hérault. (PASCAL GUYOT / AFP)

Ils étaient 38 600 à manifester dans toute la France samedi 23 décembre contre 66 000 le week-end précédent. L'acte 6 de la mobilisation des "gilets jaunes" a aussi donné lieu à 220 interpellations et 81 gardes à vue. Selon le député LREM de l'Hérault Patrick Vignal, "soit on va faire comme les autres et attendre que ça s'épuise et parler des casseurs, soit on va construire un autre modèle de société où chacun aura sa place et prendra la parole".

franceinfo : Êtes-vous surpris que la mobilisation se prolonge encore ?

Patrick Vignal : La France est en colère. Vous avez 80% des Français qui soutiennent ce mouvement malgré les incidents. On a un vrai débat démocratique à ouvrir. Depuis 40 ans, les gouvernements successifs, qu'ils soient de droite ou de gauche, ont passé la patate chaude du budget au suivant et aujourd'hui on a une France invisible qui veut se rendre visible parce que jusqu'à maintenant on a été aveugle. Ce n'est pas un problème de mesures, le vrai débat c'est un contrat démocratique et social qu'il faut inventer.

Cette crise va-t-elle se poursuivre en 2019 selon vous ?

Cela fait beaucoup de temps que cela traîne, que cette démocratie est compliquée. Le débat ce n'est pas cette majorité qui doit endosser 40 ans qui ont été faits. Nous sommes en responsabilité et nous avons le devoir de régler le problème. C'est un challenge extraordinaire que nous avons à relever pour remettre le pays et qu'il n’y ait plus de fracture sociale. Pour cela, soit on va faire comme les autres et attendre que ça s'épuise et parler des casseurs, soit on va construire un autre modèle de société où chacun aura sa place et prendra la parole.

Les incidents de ce samedi, chant de la quenelle, policiers agressés...qu'en pensez-vous ?

Ce que je dis aux "gilets jaunes" c'est qu'on ne peut plus continuer à donner comme caution la manifestation des "gilets jaunes" à ces casseurs.

Que proposez-vous ?

On va rencontrer les "gilets jaunes", des habitants, et en février on va faire venir des experts. Je suis l'un des seuls parlementaires à qui les maires ont dit : "Viens travailler avec nous et on va recevoir". Je serai avec mon micro et j'assumerai ce que l'on a fait pendant 18 mois. Je veux que l'on ait un vrai débat sur le crédit d'impôt. Est-ce que baisser les charges sociales va permettre aux entreprises d'embaucher ? Est-ce que mettre le Smic à 1 800 euros cela ne permet pas de débaucher ? Où en est-on de l'ISF ? L'opposition est en dessous de tout. Si c'est pour chercher le chaos ça ne marchera pas. Je fais partie des seuls parlementaires qui ont dit au début que je me réjouissais de cette crise. Enfin, on va peut-être retrouver la confiance. On est à un tournant qui doit permettre au président de la République de rebondir et de cesser d'avoir une fracture.

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