Infographies Pénurie de carburants : près de 18% des stations-service de l'Hexagone sont en rupture de diesel ou d'essence

Article rédigé par Brice Le Borgne
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les pénuries de carburant touchent fortement le sud-est de la France et l'ouest. (JEREMIE LUCIANI / FRANCEINFO)
Conséquence des grèves contre la réforme des retraites dans les raffineries, l'approvisionnement est de plus en plus difficile. Certains départements affichent des niveaux de rupture dans plus de la moitié de leurs stations.

Les cuves des stations-service se vident progressivement. Le mouvement de grève contre la réforme des retraites se poursuit dans les raffineries et le carburant se fait de plus en plus rare à la pompe dans certains départements. Dans l'ensemble de l'Hexagone, 17,9% des stations-service affichaient, mercredi 22 mars, une pénurie d'au moins un carburant, et 8,8% d'entre elles sont déjà totalement à sec, d'après des calculs de franceinfo à partir des données officielles (voir notre méthodologie en bas de page).

Ces difficultés restent encore contenues à l'échelle nationale, notamment si on les compare aux pénuries d'octobre dernier, qui touchaient alors la moitié des stations de l'Hexagone. Mais la situation se dégrade progressivement puisqu'on ne comptait que 14% de stations-essence en difficulté lundi 20 mars et autour de 5% en fin de semaine dernière.

La situation pourrait encore se compliquer dans les prochains jours, puisque les raffineries et les dépôts pétroliers continuent d'être bloqués, comme à Gonfreville-Lorcher (Seine-Maritime), Feyzin (Rhône) ou Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). "La pénurie de carburant va s'intensifier", a d'ailleurs prévenu Emmanuel Lépine, le secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques de la CGT.

La situation à la pompe est déjà particulièrement tendue dans certains départements. Dans les Bouches-du-Rhône, deux stations sur trois (65,5%) sont en pénurie d'au moins un carburant, et une sur deux ne sont plus du tout en mesure d'en fournir aux automobilistes. En Loire-Atlantique, ce sont 61,6% des stations qui sont en difficulté. Avec l'Ille-et-Vilaine, le Gard et le Vaucluse, cinq départements recensent actuellement plus de la moitié de leurs stations-service en rupture d'au moins un carburant.

Dans le Vaucluse, la situation s'est aggravée "beaucoup plus vite" qu'en octobre dernier, a estimé Violaine Démaret, la préfète du département, sur France Bleu. Depuis le 20 mars, des mesures de restrictions à la pompe sont déjà en place dans le département : plein de carburant limité à 30 litres pour les particuliers et interdiction d'utiliser des jerricans. D'autres départements, comme le Gard ou les Alpes-de-Haute-Provence, ont pris des mesures similaires.


Méthodologie

La part des stations-essence en rupture de carburant est calculée par franceinfo à partir des informations remontées par les gérants de ces stations auprès du gouvernement et publiées sur le site prix-carburants.gouv.fr (fichier annuel). La déclaration des prix à la pompe est obligatoire pour tout gérant d'un point de vente qui distribue plus de 500 m3 de carburant.

Pour savoir si une station-service est censée disposer d'un carburant, nous avons retenu celles qui ont déclaré un changement de prix ou une rupture depuis le 1er janvier 2023. Nous avons ensuite filtré uniquement les ruptures de carburant de plus de 6 heures consécutives, en remontant jusqu'à 18 heures la veille.

Une station est considérée en rupture d'essence si elle n'a plus ni de sans-plomb 95, ni de sans-plomb 95 E10, ni de sans-plomb 98. Elle est considéré en rupture totale si elle ne dispose plus de diesel et d'essence. Cette méthodologie peut légèrement différer d'un média à l'autre, ce qui explique de légers écarts dans les chiffres présentés.

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