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Infographies Un tiers des stations-service étaient en rupture d'au moins un carburant hier, à la veille de la baisse des ristournes

Article rédigé par Mathieu Lehot-Couette
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
De nombreuses stations-service étaient de nouveau en pénurie de carburant lundi 14 novembre, notamment en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans les territoires frontaliers de la région Grand Est. (ELLEN LOZON / FRANCEINFO)

La ruée des automobilistes à la pompe, en prévision de la baisse mercredi des ristournes accordées par l'Etat et TotalEnergies, a provoqué de nouvelles pénuries.

Pénuries de carburant, le retour. Après un week-end du 11-Novembre marqué par des images de longues files d'attente devant les stations-service, une partie de la France s'est réveillée, lundi 14 et mardi 15 novembre, avec ses pompes à sec. Au total, 30% des stations-service de l'Hexagone étaient déclarées en rupture de diesel, d'essence ou des deux carburants à la fois durant la journée de lundi. De même mardi, avec 31% de stations toujours en difficulté, comme le montre l'analyse des données officielles réalisée par franceinfo (lire notre méthodologie à la fin de l'article).

La répartition géographique des ruptures montre que l'Ile-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes sont les plus touchées, avec des taux de stations en rupture qui ont atteint lundi 50% à Paris, 62% dans les Yvelines, 61% dans l'Ain ou encore 57% dans la Loire. Des territoires frontaliers de la région Grand Est ont également été très touchés, notamment dans la Meuse (50% de ruptures) et le Haut-Rhin (48%). Mardi, ces difficultés se sont étendues à d'autres territoires, notamment en Indre-et-Loire où le taux de stations en difficulté a dépassé les 51%.

La ruée avant la baisse des ristournes

Cette hausse soudaine du nombre de pompes à sec est principalement imputée à la ruée de nombreux automobilistes dans les stations-service en prévision de la baisse des ristournes accordées par l'Etat et TotalEnergies, qui doit entrer en vigueur mercredi 16 novembre (de 30 à 10 centimes pour l'aide de l'Etat et de 20 à 10 centimes pour la remise dans les stations Total). "Cet emballement est uniquement dû à la fin des remises, avec des automobilistes qui se sont pressés à la pompe, mais aussi au week-end de trois jours, avec un jour d'approvisionnement en moins la semaine dernière", a expliqué à l'AFP Francis Pousse, président de Mobilians, un syndicat qui représente 5 800 stations-service.

Mais ce phénomène d'emballement s'est aussi ajouté à une situation qui n'était toujours pas revenue à la normale avant la week-end du 11-Novembre, à la suite du récent mouvement de grève dans les dépôts et les raffineries. Près de 15% des stations-service étaient toujours en rupture d'essence ou de diesel dans la journée du 10 novembre, comme le montre le graphique ci-dessous.

Avant le début des premières grèves dans les raffineries d'Esso-ExxonMobil, le 20 septembre, il y avait entre 5 et 10% des points de vente en rupture d'au moins un carburant, selon les jours. Il s'agissait alors essentiellement de stations TotalEnergies, victimes du succès de la réduction de 20 centimes appliquée par le géant pétrolier français depuis le 1er septembre.


Méthodologie

Les taux de rupture en carburant sont calculés par franceinfo à partir des informations remontées par les gérants des stations-service auprès du gouvernement et publiées sur le site prix-carburants.gouv.fr. La déclaration des prix à la pompe est en théorie obligatoire pour tout gérant d'un point de vente qui distribue plus de 500 mètres cubes de carburant. Mais, dans les faits, les informations de cette base de données ne sont pas toujours à jour. Aussi, franceinfo n'a retenu que les déclarations de ruptures de stocks des stations-service dont les dernières mises à jour tarifaires remontaient au plus tard au 1er septembre.

Ce travail de tri a permis d'isoler un échantillon de 9 564 stations qui ont ensuite été regroupées par communautés d'agglomération (communautés de communes, métropoles). Des pourcentages de rupture ont ensuite été calculés, en considérant une station en rupture dès qu'elle est déclarée à court de diesel, de sans-plomb ou des deux carburants à la fin d'une journée ou qu'elle l'a été à un moment de cette même journée. Lorsqu'une communauté d'agglomération compte moins de trois stations issues de notre échantillon, alors un taux de rupture calculé à l'échelle départementale remplace la valeur affichée.

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