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Paris-Aurillac, Paris-Berlin... A quoi va ressembler le nouveau réseau des trains de nuit en France et en Europe ?

Le retour annoncé de ce mode de transport en France et en Europe est bel et bien sur les rails. Plusieurs lignes ont repris du service depuis 2020, et d'autres devraient bientôt voir le jour.
Article rédigé par Pauline Lecouvé
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Des passagers du train de nuit entre Vienne et Paris, en gare centrale de Vienne, en Autriche, le 13 décembre 2021. (JOE KLAMAR / AFP)

Tchou tchou ! Le train de nuit est de retour. Après être tombé en désuétude, ce mode de transport connait un regain de popularité face aux impératifs de réduction de nos émissions de CO2. Deux nouvelles lignes reprennent du service dimanche 10 et lundi 11 décembre. Dimanche, le train Paris-Aurillac partira de la gare d'Austerlitz dans la soirée pour arriver dans le Cantal au petit matin.

Cette nouvelle ligne roulera dans un premier temps les week-ends et lors des vacances scolaires. Lundi soir, c'est la ligne Paris-Berlin, supprimée en 2014, qui effectuera son premier trajet de nuit depuis la capitale allemande pour une arrivée prévue mardi matin en France.

Carte des lignes de train de nuit actuelles et en projet. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO)

Le début d'une renaissance ? Jusqu'en 1981, pas moins de 550 gares étaient desservies par un train de nuit en France, selon le décompte réalisé par le site Trains Directs. Mais avec l'arrivée du TGV et des vols low-cost, ce réseau nocturne a peu à peu disparu. En 2020, il ne restait en France plus que deux lignes de nuit exploitées par la SNCF. Une entre Paris et Briançon (Hautes-Alpes) et l'autre reliant Paris à Albi (Tarn), Portbou (Espagne) ou Latour-de-Carol (Pyrénées-Orientales), en passant par Toulouse. 

Plusieurs lignes rouvertes depuis 2020

Pourtant, ce mode de transport a de nombreux atouts, notamment sa faible empreinte carbone en comparaison avec l'avion ou la voiture. Face aux enjeux climatiques, Emmanuel Macron avait ainsi annoncé en juillet 2020 sa volonté de relancer ce mode de transport. En mai 2021, le train de nuit reliant Paris à Nice a ainsi repris du service, après trois ans et demi d'absence. Une première ligne remise en service, mais certainement pas la dernière, affirmait alors le ministre des Transports de l'époque, Jean-Baptiste Djebbari. "Mon objectif : une dizaine de trains de nuit en 2030", annonçait-il sur Twitter.

Une autre ligne, Paris-Lourdes, a été rouverte en décembre 2021. Une autre ligne à destination de la cité mariale, mais passant par Bordeaux, Bayonne et Pau, doit être mise en service en 2024. Mais il n'y a, à ce jour, aucune autre mise en service prévue dans les prochaines années. "On se réjouit de voir le train de nuit renaître, mais on appelle l'Etat à lancer sans attendre un réseau d'une vingtaine de lignes, dont des lignes transversales", c'est-à-dire n'ayant pas Paris pour provenance ou destination, réclame Nicolas Forien, membre du collectif Oui au train de nuit. Or, "ce sont les trajets transversaux qui sont les plus longs et qui ont le plus besoin du retour du train de nuit." 

Cet usager occasionnel a rejoint le collectif en 2015, constatant la mort de ce mode de transport, qui constitue pourtant une alternative de choix. "On veut des trains de nuit accessibles à tous. Pour faire accepter les mesures contraignantes sur l'avion, c'est nécessaire", estime Nicolas Forien, qui vante tous ses avantages. "Sur un trajet de neuf heures, en voyageant la nuit, on économise beaucoup de temps. On s'endort et on se téléporte ailleurs !"

De nouvelles lignes en projet dans toute l'Europe

Hors des frontières hexagonales, une première ligne reliant Paris à Vienne (Autriche) a repris du service depuis décembre 2021. Après Paris-Berlin, d'autres sont en projet pour une ouverture avant 2030. Des projets qui sont essentiellement portés par des acteurs privés, dont l'entreprise Midnight Trains, qui prévoit notamment de remettre en service le train de nuit Paris-Venise, fermé en juillet 2021.

Le cofondateur de Midnight Trains, Adrien Aumont, prévoit d'ouvrir plusieurs lignes de train de nuit en Europe dans les prochaines années, comme Paris-Barcelone, Paris-Rome ou Paris-Porto. "On peut faire du train de nuit rentable si on vise les bons marchés", juge-t-il, évaluant à 4 millions de voyageurs potentiels la ligne de nuit Paris-Venise. "Ça n'a rien à voir avec un Paris-Aurillac, qui a besoin d'être subventionné par l'argent public", explique le chef d'entreprise. S'il ne s'avance pas au sujet du prix des billets, Adrien Aumont assure "ne pas viser que les gens riches", tout en voulant "recréer un produit désirable, confortable".

D'autres lignes de train de nuit en Europe sont également en projet. Une ligne Paris-Varsovie (opérée par la compagnie ferroviaire polonaise historique PKP), une ligne Zurich-Barcelone passant par Lyon et Montpellier (par la compagnie autrichienne ÖBB) ou encore une ligne Amsterdam-Barcelone passant notamment par Lille (par la compagnie privée European Sleepers). Pour l'heure, les dates de mise en service de ces lignes ne sont pas connues.

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