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Mobilisation stable, interpellations en hausse... Ce qu'il faut retenir de la quatrième journée d'action des "gilets jaunes"

La quatrième grande journée de mobilisation des "gilets jaunes" a une nouvelle fois été le théâtre d'incidents, samedi. Mais rien à voir avec les événements du samedi précédent. 

Article rédigé par franceinfo
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Une voiture incendiée, avenue Marceau, entre les 8e et 16e arrondissements à Paris, le 8 décembre 2018. (MAXPPP)

C'est "un coup d'arrêt à la violence". Christophe Castaner ne cache pas sa satisfaction après la nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes", samedi 8 décembreMême si de nombreux incidents ont éclaté à Paris et dans plusieurs villes de province, la situation était globalement plus calme que la semaine dernière. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette journée. 

Une mobilisation stable (mais des interpellations en hausse)

Sur l'ensemble du territoire, 125 000 personnes ont participé à l'acte IV de la mobilisation des "gilets jaunes", dont 10 000 rien qu'à Paris. C'est légèrement moins que le samedi 1er décembre, lors de l'acte III, qui avait rassemblé 136 000 manifestants, toujours selon le ministère de l'Intérieur. 

Selon la place Beauvau, 1 385 personnes ont été interpellées au total en France, et 974 ont été placées en garde à vue. "C'est un record", a expliqué Christophe Castaner aux membres des forces de l'ordre qu'il a saluées sur l'avenue des Champs-Elysées, samedi soir. "Rien n'est jamais parfait, mais sans votre engagement, on n'aurait pas pu faire face au déferlement de haine que nous avons subi", leur a déclaré le ministre de l'Intérieur. C'est à Paris que les arrestations ont été les plus nombreuses : 1 150 au dernier comptage du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, 118 personnes ont été blessées sur l'ensemble du territoire. 

C'était un moment tendu, il y a eu des incidents graves, aussi sur Paris, il y a eu beaucoup moins de blessés, beaucoup moins de violences.

Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur

aux forces de l'ordre

Il faut dire que le dispositif policier était sans précédent. Quelque 89 000 membres des forces de l'ordre ont été déployés dans tout l'Hexagone, dont 8 000 à Paris, ainsi que douze blindés de la gendarmerie.

Des violences à Paris (mais aussi en province) 

Après une matinée relativement calme, des heurts ont éclaté samedi après-midi à différents endroits de la capitale. Il y a eu de nombreux tirs de gaz lacrymogènes aux abords des Champs-Elysées, le Drugstore Publicis de la célèbre avenue a été attaqué, plusieurs vitrines du quartier ont été brisées... En fin de journée, de violents affrontements ont opposé manifestants et forces de l'ordre sur la place de la République.

En province aussi, la mobilisation n'a pas toujours été calme. A Nantes, "une minorité a dégradé des biens publics et privés et cherché l'affrontement avec les forces de l'ordre qui ont subi de nombreux jets de projectiles", selon la préfecture. Les marchés de Noël ont fermé dans l'après-midi et le préfet a interdit la vente d'alcool jusqu'à dimanche midi. A Saint-Etienne, près de 200 jeunes ont affronté les forces de l'ordre qui voulaient les empêcher d'accéder à la préfecture de la Loire, située en centre-ville. Autre scène marquante : des "gilets jaunes" se sont positionnés devant une bijouterie de la Grand'Rue pour empêcher son pillage par des casseurs et ont aidé deux employés bloqués à l'intérieur à se glisser sous le rideau métallique. 

A Toulouse, de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté dans le quartier des Arènes et de Saint-Cyprien. A Bordeaux, des barricades et des poubelles ont été incendiées, du mobilier urbain a été dégradé et des vitrines cassées.

Enfin, au Puy-en-Velay (Haute-Loire), où la préfecture avait été incendiée samedi 1er décembre, la situation s'est tendue en fin de journée. Environ 500 manifestants ont tenté de brûler un panneau près des grilles de cette même préfecture avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Ils se sont alors rendus devant le centre des finances publiques, là encore pour allumer un feu, avant d'être évacués. 

Le chef de l'Etat muet (mais des "gilets jaunes" déjà mobilisés) 

Emmanuel Macron n'a pas encore fait de commentaire sur la nouvelle journée de mobilisation. C'était attendu : il a pris la décision de ne pas s'exprimer avant les manifestations de samedi pour ne "pas mettre d'huile sur le feu", a expliqué son entourage. Ce qui est certain, c'est que le chef de l'Etat s'exprimera en "début de semaine prochaine", a confirmé l'Elysée à franceinfo. En attendant l'allocution présidentielle, plusieurs pages Facebook appellent à un nouveau rassemblement, samedi prochain, pour un acte V. Certaines rassemblent déjà plusieurs milliers de personnes.

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