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"Gilets jaunes" : Valérie Lacroute, députée LR, "craint une radicalisation" du mouvement qui serait "contre-productive"

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Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France

Valérie Lacroute, députée LR de Seine-et-Marne, était l'invité de franceinfo jeudi. Elle a réagi au mouvement des "gilets jaunes" qui se prépare à une nouvelle manifestation ce week-end. 

Le mouvement des "gilets jaunes", en diminution mercredi 21 novembre, "peut reprendre ce week-end", assure la députée Les Républicains (LR) de Seine-et-Marne Valérie Lacroute sur franceinfo, jeudi 22 novembre. Un appel à manifester à Paris est lancé depuis le week-end dernier pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant. L'élue "craint une radicalisation" du mouvement, ce qui "risque d'être contre-productif pour ces Français qui expriment leur colère auprès du gouvernement qui ne veut pas les écouter".

franceinfo : Que pensez-vous du mouvement des gilets jaunes ?

Valérie Lacroute : Laurent Wauquiez l'a dit, nous le considérons chez Les Républicains comme un mouvement légitime car il exprime vraiment la colère et l'inquiétude des Français. D'ailleurs au travers d'un sondage mercredi, on voit que trois quarts des Français approuvent ce mouvement [sondage Elabe pour BFMTV]. On comprend parfaitement leur colère. Je suis membre de la commission des finances à l'Assemblée nationale, et nous dénonçons cette hausse des taxes. Bien évidemment, il faut avancer en terme de transition écologique, mais il faut bien comprendre que cette hausse des taxes rapporte à l'État, rien qu'en 2018, 3,4 milliards d'euros, et sur ces 3,4 milliards seulement un milliard ira à la transition écologique. Et ça, les Français l'ont bien compris et d'ailleurs c'est pour ça qu'ils sont dans la rue.

Pourquoi Les Républicains n'appellent-ils pas à descendre dans la rue samedi à Paris ?

Parce qu'on a toujours le sentiment, et la crainte, qu'on nous taxe d'une récupération politique de ce mouvement. Pour moi ce n'est pas une récupération. On est là aux côtés des Français, on dénonce dans l'hémicycle cette hausse des taxes. Faisons une pause pour permettre aux Français d'avancer dans cette transition écologique. Les mesures du gouvernement sont des mesurettes. Ce n'est pas le montant de la prime à la conversion qui va permettre aux Français d'acheter un nouveau véhicule, ou une chaudière au fioul.

Il y avait 20 fois moins de "gilets jaunes" dans la rue mercredi que le week-end dernier. Le mouvement est-il en voie d'extinction ?

Non. La semaine, les Français travaillent. Je l'ai vu samedi dernier à Nemours, ce sont des Français qui ont des revenus modestes, et la semaine ils ont besoin de travailler. Le mouvement peut reprendre ce week-end avec la crainte d'une radicalisation. Il faut être très vigilant parce que ça risque d'être contreproductif pour ces Français qui expriment leur colère auprès du gouvernement qui ne veut pas les écouter.

François Bayrou propose de mettre en place une taxe flottante sur le carburant, qui puisse être régulée en fonction du prix du baril de pétrole. Qu'en pensez-vous ?

C'est une proposition que nous avons remise sur la table, qui n'est pas nouvelle. Ça permet de suivre le prix du baril. Ça permettrait aux Français qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture. Je pense que le président de la République est très stratège. François Bayrou l'a proposé, on peut espérer que le président de la République l'ait envoyé. Il est malin et je pense qu'il a envoyé François Bayrou en avant-première.

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