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"Gilets jaunes" : un tweet de la préfecture de police sur des "armes par destination" tourné en dérision par des internautes

Sur le réseau social, la préfecture de police a diffusé samedi la photo d'un casque de chantier, d'un gilet jaune et d'un masque à gaz saisis en amont de rassemblements dans la capitale. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les "armes par destination" photographiées par la préfecture de police, le 16 novembre 2019 à Paris. (PREFECTURE DE POLICE / TWITTER.COM)

C'est un message en apparence anodin. Samedi 16 novembre, la préfecture de police de Paris a annoncé sur Twitter la saisie "d'armes par destination" en amont de rassemblements des "gilets jaunes" dans la capitale, lors de l'un des 8861 contrôles préventifs revendiqués en fin de journée. A l'appui de ce message, deux photos où l'on peut voir un gilet jaune, un casque de chantier, des masques à gaz avec des cartouches de rechange.

Rapidement, ce message, qui était précédé d'un autre où l'on voyait des pétards, provoque des réactions moqueuses sur Twitter. Beaucoup d'internautes doutent du fait que de tels objets puissent constituer des armes.

Contacté par franceinfo, l'avocat Khéops Lara, qui a défendu le "gilet jaune" Eric Drouet, juge lui aussi ce message "risible". "Une arme, c'est fait pour blesser ou tuer. Un masque, c'est pour se protéger. Ce n'est pas une arme au sens juridique. La préfecture fait un amalgame", estime-t-il. L'article 132-75 du Code pénal indique en effet qu'"est une arme tout objet conçu pour tuer ou blesser". "Tout autre objet susceptible de présenter un danger pour les personnes est assimilé à une arme dès lors qu'il est utilisé pour tuer, blesser ou menacer ou qu'il est destiné, par celui qui en est porteur, à tuer, blesser ou menacer", est-il précisé.

Pour l'avocat, les objets photographiés "sont des objets de protection, pas une arme, le droit est clair sur ce point". A l'inverse, Khéops Lara estime que les pétards visibles dans un autre tweet peuvent "être considérés comme une arme". Selon lui, ce message de la préfecture de police traduit surtout la "pauvreté" des saisies : "S'ils en sont à considérer cela comme des armes, c'est qu'ils n'ont rien trouvé d'autre." Sollicitée par franceinfo, la préfecture de police n'a pas répondu dans l'immédiat. 

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