"Gilets jaunes" : trois semaines après les premières mobilisations, quelles suites veulent-ils donner au mouvement ?
Les porte-parole autoproclamés se disent prêts à engager le dialogue avec le gouvernement.
Après les violentes manifestations de samedi 1er et dimanche 2 décembre, Édouard Philippe reçoit à partir de lundi 3 décembre les chefs de partis représentés au Parlement, ainsi qu'Anne Hidalgo, la maire de Paris. Mais à l'aune de ces réunions, jusqu'où ira le mouvement du "collectif de gilets jaunes" qui a exprimé sa volonté de nouer un dialogue avec le gouvernement, quelles suites veulent-ils donner à leur mobilisation ?
Du concret ou rien
Cédric Guémy fait partie des dix porte-parole autoproclamés des "gilets jaunes" libres, il a reçu un texto dimanche soir : "Bonjour, le Premier ministre aimerait à ce titre vous rencontrer. Un rendez-vous est en cours. Signé : cabinet du Premier ministre", lit-il à haute voix. Le collectif se dit prêt à engager le dialogue avec le gouvernement. Cédric ne sait pas encore quand aura lieu le rendez-vous à Matignon, mais ce dont il est sûr, c'est que cette rencontre doit absolument déboucher sur du concret.
Il y a une condition et ce n'est pas négociable, c'est un moratoire sur la hausse des taxes du carburant.
Cédric Guémyà franceinfo
"C'est la base. Si il ne fait pas ça, si on n'est pas capables, à la sortie de cet entretien, de donner des avancées, nous ne pourrons même pas tenir nos troupes. Je dirais que là, c'est la semaine de la dernière chance. Il faut qu'on obtienne quelque chose. Il faut qu'on arrive à trouver le moyen de hausser le pouvoir d'achat, d'essayer de sortir de ce marasme", explique-t-il.
Les gens sont excédés. Si on ne leur donne pas quelque chose et si on n'obtient rien, je ne sais pas comment ça va se passer pour la suite.
Cédric Guémyà franceinfo
Emmanuel Macron "doit prendre position"
Cédric Guémy le dit : son collectif n'est pas légitime aux yeux de tous les "gilets jaunes". Éric Drouet le confirme, un temps porte-parole du mouvement, il avait accepté de rencontrer le ministre de la Transition écologique, mais pas le Premier ministre, pour lui aujourd'hui il n'y a qu'un seul moyen d'apaiser la colère qui gronde. "Deux-trois mesures concrètes prises par le gouvernement et qu'Emmanuel Macron prenne enfin la parole par rapport à ça et les annonce lui-même. Il aurait pu prendre la parole aujourd'hui auprès des médias pour dire qu'il allait faire un effort, essayer de changer quelque chose, mais finalement pas du tout", déplore-t-il.
On a l'impression qu'il ne veut pas prendre position sur ce mouvement des "gilets jaunes", qu'il délègue toujours les choses à ses ministres, on a l'impression d'avoir une sorte de mépris et plus le temps se fera long, plus les gens resteront motivés.
Éric Drouetà franceinfo
Et justement, des appels à un "acte IV" sont déjà lancés sur les réseaux sociaux pour samedi prochain.
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