"J'ai été choqué par la mise en cause de symboles qui sont les symboles de la France." Samedi 1er décembre, alors que les affrontements battaient leur plein autour de la place de l'Etoile, lieu de rassemblement des "gilets jaunes" à Paris, Edouard Philippe a exprimé sa désapprobation face aux dégradations subies par l'Arc de triomphe, au centre de la place. Des dégradations plus importantes encore qu'il ne l'imaginait, puisque certains manifestants sont entrés dans le bâtiment : "L'intérieur a été dévasté", a assuré sur franceinfo Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments nationaux.Samedi, les affrontements entre les forces de l'ordre et certains manifestants se sont d'abord concentrés sur la place de l'Etoile, autour de l'Arc de triomphe. Ses piliers ont très vite été tagués. Des "gilets jaunes" manifestent sur la place de l'Etoile, à Paris, devant une inscription taguée sur l'Arc de triomphe, le 1er décembre 2018. (KARINE PIERRE / HANS LUCAS) En revanche, des manifestants ont mis en place des barrières pour dresser un périmètre autour de la tombe du soldat inconnu, lieu symbolique qui se trouve sous l'Arc de triomphe. Des barrières disposées autour de la tombe du soldat inconnu, sous l'Arc de triomphe, par des "gilets jaunes", le 1er décembre 2018. (LUCAS BARIOULET / AFP) Des statues vandaliséesPlus tard dans la journée, des manifestants se sont introduits à l'intérieur de l'Arc de triomphe, et jusqu'au toit du monument, d'où certains ont brandi des drapeaux tricolores. "Ils se sont livrés pendant près de deux heures à un saccage en règle de toutes les installations, de tous les outils de travail", a expliqué Philippe Bélaval.Le monument présente une image de désolation.Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationauxsur franceinfoAprès l'évacuation des lieux, les photographes ont découvert les déprédations. Les dégâts sont visibles sur une statue de Marianne, à l'intérieur de l'Arc de triomphe, après les violences du 1er décembre 2018, à Paris. (ELYXANDRO CEGARRA / ANADOLU AGENCY) Du verre brisé autour de maquettes de l'Arc de triomphe, à l'intérieur du monument, lors de son occupation par des "gilets jaunes", le 1er décembre 2018. (ELYXANDRO CEGARRA / ANADOLU AGENCY) Sur Twitter, Philippe Bélaval a lui aussi mis en ligne des images des dégâts. "Les œuvres d'art ont été endommagées, les dispositifs informatiques sont hors d'usage, les téléphones arrachés, la boutique a été pillée... détaille-t-il sur franceinfo. Tout un ensemble de déchets a été laissé partout."L'@ArcDeTriomphe restera fermé au public demain. @leCMN se met au travail pour rouvrir au plus vite et rendre ce monument à la # Nation pic.twitter.com/aT0U8T3Xl6— Philippe Bélaval (@PBelaval) 1 décembre 2018Premières images de l'intérieur de l' @ArcDeTriomphe @leCMN ravagé après l'évacuation des occupants pic.twitter.com/KYy6LKbe36— Philippe Bélaval (@PBelaval) 1 décembre 2018B pic.twitter.com/PMgWYq9082— Philippe Bélaval (@PBelaval) 2 décembre 2018"Plusieurs centaines de milliers d'euros" de dégâtsLe montant des réparations est "à coup sûr extrêmement important", a estimé Philippe Bélaval : "Très certainement de plusieurs centaines de milliers d'euros, probablement même de plus d'un million d'euros." La date de réouverture du monument est pour l'instant indéterminée. "Nous allons regarder dans les jours qui viennent, a-t-il expliqué. Nous sommes déterminés à ouvrir le plus vite possible, (...) c'est très important par rapport à ce qu'il s'est passé que nous montrions que le monument reste ouvert et que tous ceux et toutes celles qui veulent s'y rendre pacifiquement, pour partager les valeurs que ce monument représente, puissent le faire." Dimanche matin, à l'extérieur, des agents commençaient à nettoyer les inscriptions. Des agents de la ville de Paris nettoient l'Arc de triomphe et ses abords, le 2 décembre 2018, au lendemain du rassemblement des "gilets jaunes" sur la place de l'Etoile. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)