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"Gilets jaunes" : "On ferme le vendredi soir en espérant que le dimanche matin, on aura encore un commerce"

À Paris, sur les Champs-Élysées, certains établissements ferment samedi pour la cinquième fois depuis le début du mouvement. 

Article rédigé par Benjamin Mathieu, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les vitrines des magasins sont protégées, le 30 novembre 2018, sur les Champs-Élysées avant l'acte III de la mobilisation des "gilets jaunes".  (BENJAMIN ILLY / RADIOFRANCE)

À l'heure de "l'acte 5" de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi 15 décembre, des commerçants des Champs-Élysées à Paris ferment boutique. La lassitude gagne et les conséquences économiques à quelques jours des fêtes se font sentir.

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Devant une enseigne américaine au début de l'avenue, Dario est en train de mettre des protections sur la porte : "Pour éviter les casses, comme il y a un miroir", explique-t-il. Les dorures, le logo et les miroirs sont protégés même si pour le moment l'enseigne n'a pas subi de grosses dégradations : "Il y a eu des tags, des graffitis sur la plaque et sur la façade", énumère l'employé. 

Des palissades dressées et des boutiques fermées

D'autres boutiques et entreprises, celles de luxe et les banques, montent de véritables palissades devant leurs vitrines pour les protéger des casseurs. La plupart n'ouvriront pas leurs portes samedi. Des commerçants font leurs comptes, ils sont parfois dans le rouge.

On a perdu à peu près 50% de chiffre d'affaires, ce qui fait qu'on paye à peine les charges voire pas du tout, on est à perte.

Anne-Laure, directrice d'un restaurant sur les Champs-Élysées

à franceinfo

"Ça m'inquiète pour ma trésorerie et aussi pour mes employés qui ne travaillent plus les samedis, malheureusement on ne peut plus les rémunérer non plus", ajoute-t-elle. Son restaurant est fermé pour le cinquième samedi de suite.

Une baisse de fréquentation 

Derrière son kiosque, Éric Travers est inquiet : "On ferme le vendredi soir en espérant que le dimanche matin on aura encore un commerce", déplore ce vendeur de journaux, qui constate une baisse de fréquentation des Champs-Élysées par rapport aux années précédentes. 

Le fait que ces gens ne viennent pas va faire que janvier et février, des mois très creux, vont être très compliqués à passer.

Éric Travers, kiosquier sur les Champs-Élysées

à franceinfo

En face, la situation est encore plus compliquée pour la boutique L'appartement français, qui a ouvert il y a un mois. Elle s'est positionnée sur les Champs-Élysées pour les sept prochains mois. "Le premier mois est plutôt très impactant et nous craignons devoir faire face à des pertes", explique David, le co-fondateur de la marque. Des débuts catastrophiques pour cette jeune enseigne qui ne vend que des produits fabriqués en France, mais son dirigeant garde un peu d'humour. "Nous n'avons pas de 'gilets jaunes', ils doivent sûrement être fabriqués en Chine", lance David.

Les commerçants des Champs-Élysées se barricadent avant l'acte 5 des "gilets jaunes" : le reportage de Benjamin Mathieu

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