"Gilets jaunes" : les syndicats de policiers entre satisfaction et scepticisme face à la fermeté affichée par Edouard Philippe
Le Premier ministre a annoncé lundi une adaptation de la sécurité aux nouvelles formes de violences observées lors de manifestations, mais elle ne convainc pas toutes les organisations de policiers.
Le Premier ministre a promis lundi 7 janvier un dispositif policier "considérable" pour l'acte 9 des "gilets jaunes" samedi prochain et annoncé une nouvelle loi contre les casseurs. Des mesures qui ne rassurent pas complètement les syndicats et associations de policiers.
Être plus mobiles, plus réactifs, adapter les méthodes des policiers à celles des manifestants : ces mesures éprouvées depuis l’acte 4 des "gilets jaunes" vont dans le bon sens pour Jessy Castane de l’Unsa police. "On subit beaucoup moins d’agressions, constate-t-il. En étant plus mobiles, on arrive beaucoup plus à interpeller les individus et à se replier s’il y a besoin."
Quant aux casseurs, ils seront fichés, a annoncé Edouard Philippe et interdits de manifestation, à l’image de ce qui se fait déjà dans les stades de football à l’égard des hooligans. La mesure était réclamée par le syndicat Alliance. Mais des policiers estiment que la mesure sera difficile à appliquer. "C’est très facile d’empêcher l’accès au stade de quelqu’un de fiché, mais ficher quelqu’un pour une manifestation, c’est plus compliqué, surtout pour les manifestations qui ne sont pas déclarées", explique Guillaume, membre de l'association des policiers en colère, qui se dit "très sceptique sur la création d’un nouveau fichier". "On voit arriver des gens un peu de partout. Je ne vois pas comment techniquement, sur le terrain, on pourra mettre en place un tel filtrage", insiste-t-il.
L’existence d’un tel fichier devrait être débattue au début du mois de février à l’Assemblée nationale avec le reste de la loi contre les casseurs annoncée lundi par le Premier ministre.
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