"Gilets jaunes" : deux ans de prison ferme pour avoir menacé de se faire exploser lors d'une manifestation
L'homme portait un collier explosif fabriqué artisanalement avec un explosif trouvé dans des grenades récupérées sur le site de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Un homme de 46 ans a été condamné à deux ans de prison ferme, vendredi 20 décembre, pour avoir menacé de se faire exploser dans une station-service envahie lors d'une manifestation des "gilets jaunes", à Angers (Maine-et-Loire), le 23 novembre 2018.
Vêtu d'un gilet jaune et muni d'une charge explosive, Laurent C. avait demandé à ce que les manifestants soient reçus par Emmanuel Macron. Les négociations avec les policiers du Raid et le préfet en personne avaient duré six heures, avant que le forcené ne finisse par se rendre.
L'homme portait un collier explosif fabriqué artisanalement avec des restes de tolite, un explosif trouvé dans des grenades qu'il avait récupérées sur le site de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. L'engin était parfaitement opérationnel et relié à un système de mise à feu qu'il tenait à la main. Le tribunal correctionnel d'Angers, qui a retenu une altération du discernement, l'a toutefois condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt.
Plaidoyer contre les grenades des forces de l'ordre
"J'avais dit : 'Ma tête ou une délégation', mais on n'a eu ni l'un ni l'autre", a déclaré, devant le tribunal, cet homme sans emploi, qui dit avoir aussi voulu alerter sur la dangerosité des grenades utilisées par les forces de l'ordre lors des manifestations. "Dans un sens, j'avais anticipé sur le fait qu'il y aurait des centaines de blessés. Il faudrait qu'on arrête d'utiliser ce genre de produits", a-t-il déclaré.
Les perquisitions effectuées à son domicile de Rablay-sur-Layon (Maine-et-Loire) ont montré une fascination pour les armes et pour la récupération de matériel militaire. A l'audience, la procureure de la République a évoqué "une fascination morbide pour les armes" et une "dangerosité comportementale établie". Elle a requis quatre ans de prison, dont un an avec sursis, avec maintien en détention.
"C'est un idéaliste, pas un forcené, a plaidé en défense Hélène Doumbé. Ne jugeons pas la peur qu'il a suscité. Jugeons l'acte ! Il n'y a eu aucun dégât ! Il n'y a pas de partie civile."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.