Flash-ball : "Des armes intermédiaires non létales, strictement encadrées" pour le syndicat Alliance
Stanislas Goudon est contre le retrait des flash-ball ou LBD lors des manifestations.
Alors que le Défenseur de droits demande la "suspension" des lanceurs de balles de défense (LBD) ou les flash-ball utilisés par la police lors des manifestations, le porte-parole du syndicat Alliance a estimé sur franceinfo, vendredi 18 janvier, que le retrait de ces armes "serait contraire au droit européen". Pour Stanislas Goudon, leur utilisation est "strictement" encadrée, lors des manifestations des "gilets jaunes"
franceinfo : Le retrait des flash-ball est-il envisageable ?
Stanislas Gaudon : Non et ce serait contraire au droit européen, qui dit qu'il faut des armes intermédiaires dans la gestion du maintien de l'ordre afin d'éviter l'utilisation d'armes létales. Il ne l'oblige pas, mais il faut savoir qu'un État qui voulait supprimer les armes intermédiaires a été condamné. Le maintien de l'ordre dans les autres pays est géré d'une autre manière. En Allemagne, les manifestations des "gilets jaunes" n'auraient pas pu avoir lieu parce qu'il faut qu'elles soient déclarées, encadrées, et autorisées par un juge.
Comment justifiez-vous son emploi ?
Il faut bien rappeler qu'il y a eu 1 000 blessés dans nos rangs, des scènes ahurissantes de climat quasiment insurrectionnel. C'est vous dire à quel point on a voulu "casser du flic", parfois les mettre en danger de mort. Et on nous explique qu'il ne faut pas riposter avec des armes intermédiaires qui sont non létales, qui sont strictement encadrées par une doctrine d'emploi, par des ordres notamment de la salle de commandement ou de l'autorité civile.
Je trouve que le procès d'intention qui est fait depuis deux jours est un peu en décalage avec la réalité du terrain qui est extrêmement violente.
Stanislas Goudonsur franceinfo
Elles sont non létales, mais il y a quand même eu des personnes gravement blessées. Quel est le problème ? L'arme ou son utilisation ?
Attention, le flash-ball n'est pas le lanceur de balles de défense. Le flash-ball était une arme imprécise qui ne faisait pas partie des armes intermédiaires dans le maintien de l'ordre puisque c'est le lanceur de balles de défense qui est utilisé parce qu'il est plus précis. Le flash-ball n'est quasiment plus utilisé, mais il est en cours de remplacement. Une commande très importante a été faite par le ministère de l'Intérieur. Ensuite, il y a plusieurs choses. Soit ce sont des manifestants en mobilité et là ça peut poser des problèmes sur le tir, soit ce sont des tirs hors cadre réglementaire, ce n'est pas la majorité, et là-dessus nous sommes la police la plus contrôlée au monde. Il y a des enquêtes de l'IGPN [L’inspection générale de la Police nationale] et il y a des sanctions qui tombent pour les policiers. Donc, les policiers ne font pas n'importe quoi, tout ceci est encadré.
Les règles d'utilisation du LBD ont été rappelées dans une note envoyée aux policiers. Était-ce utile ?
Il [Eric Morvan, directeur de la Police nationale] a rappelé autre chose. Que les circonstances auxquelles ont dû faire face les forces de sécurité étaient des circonstances quasiment d'émeutes et que cela justifiait l'utilisation des balles de défense. Cette note n'est pas seulement à charge contre les fonctionnaires de police, elle est aussi pour montrer que l'utilisation des lanceurs de balle de défense dans les manifestations était justifiée.
De nouvelles manifestations sont prévues samedi 19 janvier. Ces armes seront-elles utilisées ?
On espère qu'il n'y aura pas de restriction parce qu'en l'absence d'armes intermédiaires cela va devenir très compliqué de faire du maintien de l'ordre et cela peut même être dangereux. Il ne faudrait pas que le maintien de l'ordre soit géré avec les armes de service, notamment des policiers, et ça tout le monde en conviendra, j'espère. Le lanceur d'eau n'est pas forcément ultra efficace, les gaz lacrymogènes ne sont pas efficaces parce qu'on vient à visage dissimulé avec des masques filtrants.
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