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L'écotaxe : un immense gâchis, selon la Cour des comptes

Dans son rapport annuel publié mercredi, la Cour des comptes dénonce le gâchis industriel et social engendré par l’abandon de l’écotaxe, qui a coûté plus d'un milliard d'euros à l’Etat.

Article rédigé par Anne-Laure Barral, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Démontage, en juin 2014, du portique écotaxe incendié de Prinquiau, situé sur la N171 entre Nantes et Saint-Nazaire. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

La Cour des comptes dévoile mercredi 8 février son traditionnel rapport annuel chargé d'évaluer la qualité de gestion des politiques publiques et de proposer des pistes de réforme pour lutter contre le gaspillage des ressources de l'État. Parmi les gaspillages épinglés par les Sages figure l’écotaxe, dont la suspension depuis 2014, puis l'abandon définitif en 2016, a coûté plus d'un milliard d'euros à l’Etat.

Mais c'est aussi un gâchis industriel et social que déplore la Cour des comptes qui ne mâche pas ses mots, dénonçant les atermoiements du gouvernement, un manque d'anticipation et d'explications de la mesure pour finalement céder à la pression des bonnets rouges.

La hausse du diesel profite aux camions étrangers

En reprenant sa parole, l'Etat s'est privé de 10 milliards d'euros pour financer ses routes et ses transports en commun. De plus, il doit rembourser Ecomouv', la société chargée de percevoir cette taxe, pour 957 millions d'euros et il a engagé 70 millions d'euros de dépenses dans les administrations des douanes et des transports… pour rien.

Certes, la hausse des prix du gazole a compensé le manque à gagner pour le budget de l'Etat, pour son agence de financement des infrastructures, mais pas pour les collectivités locales. De plus, la Cour estime que cette compensation s'est faite au dépens des automobilistes et au bénéfice des poids lourds étrangers. Avec l'écotaxe ces derniers participaient à hauteur de 30% à la rénovation des routes qu'ils empruntent. Avec la taxe sur le gazole, c'est seulement 2%.

Dans sa réponse à la Cour des comptes, le gouvernement conteste ces chiffres et estime qu'il n'a pas cédé à la pression mais mis fin à un choix bancal fait par la mandature précédente.  

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