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Panne des numéros d'urgence : il est nécessaire "de mettre les uns et les autres sur une même plateforme"

Après la panne géante qui a touché tous les numéros d'urgence dans la nuit de mercredi à jeudi, le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, plaide pour l'instauration d'un numéro unique.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le médecin régulateur du Samu de l'hopital Henri Mondor, à Paris, le 6 mars 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

Il est nécessaire de "faire travailler les uns et les autres ensemble, de mettre les uns et les autres sur une même plateforme", a affirmé jeudi 3 juin sur franceinfo le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, après la panne géante qui a touché tous les numéros d'urgence dans la nuit de mercredi à jeudi. Il plaide ainsi pour l'instauration d'un numéro unique, "comme la plupart des pays européens et anglo-saxons".

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"La réponse aux appels d'urgence date des années 1980, pour une société qui a évolué, qui est une société du XXIe siècle, indique-t-il. Aujourd'hui, on fonctionne avec des applications, des réseaux sociaux. Nous devons réformer, structurer notre demande de secours, en fonction des modes opératoires que nous constatons au quotidien. Nos enfants n'utilisent plus le téléphone, n'utilisent plus la voix, ils utilisent des applications pour communiquer, donc il faut que nos systèmes s'adaptent."

"Ce qui est dramatique, s'agace Grégory Allione, c'est que la semaine dernière, à l'Assemblée nationale, il y a eu du recul sur une proposition de loi ambitieuse sur une volonté du président de la République, pour éviter de froisser certains. Alors que hier soir, en pleine crise, les mêmes qui nous disent qu'il faut conserver les uns d'un côté, les autres de l'autre, les ont réunis ensemble pour répondre ensemble à cette demande d'urgence, à ces demandes de secours."

"J'ai beaucoup d'opiniâtreté, je suis résolument optimiste, mais parfois, je suis complètement déçu parce que finalement, les mandarins de la santé, tirent parfois notre système vers le fond, telle une gueuse sur un plongeur."

Grégory Allione

à franceinfo

Pour le président de la FNSPF, un numéro unique aurait évité deux choses dans l'incident de cette nuit : "Premièrement, on s'aperçoit que là où on reçoit le 112 et le 18, le 112 a une forme de régularité par rapport à l'événement d'hier, alors que le 18 traditionnel a eu plus de difficulté à être acheminé. Deuxièmement, dans un moment où les lignes téléphoniques étaient très occupées, nous devions nous aussi avoir l'utilisation de lignes téléphoniques pour appeler nos partenaires que sont le Samu, la police ou la gendarmerie. C'était très compliqué."

"Si nous avions eu un seul numéro d'urgence pour répondre aux véritables urgences, nous aurions pu mettre un seul numéro à 10 chiffres dans chaque département. Regardez le nombre de numéros qui ont été publiés hier sur les réseaux sociaux pour faire un contournement des différents numéros que l'on connaît – le 15, le 17, le 18 !"

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