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Réforme des retraites : "Déni de démocratie", "Le combat n'est pas terminé"... Les réactions syndicales après l'utilisation du 49.3

Le gouvernement a décidé de faire passer son texte sans vote à l'Assemblée nationale, jeudi 16 mars en début d'après-midi. L'intersyndicale doit prendre la parole lors d'une conférence de presse à 19h30.
Article rédigé par franceinfo
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Des représentants syndicaux manifestent contre la réforme des retraites devant l'Assemblée nationale, le 16 mars 2023. (ALAIN JOCARD / AFP)

Pas de vote final à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites. Le gouvernement a décidé de recourir, jeudi 16 mars, à l'article 49.3 de la Constitution. L'intersyndicale a annoncé dans un communiqué qu'elle tiendra une conférence de presse à 19h30, au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Le leader de la CFDT, Laurent Berger, a d'ores et déjà annoncé "de nouvelles mobilisations". 

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La CGT appelle à "amplifier" la mobilisation 

"Les mobilisations, les grèves doivent s'amplifier", écrit dans un communiqué la CGT, après l'annonce par Elisabeth Borne de l'usage du 49.3 pour faire adopter sa réforme des retraites. "C’est un déni de démocratie, qui s’ajoute à ceux qui ont émaillé l’ensemble du processus de construction et de validation de cette réforme", dénonce le syndicat. "Tout au long de l’examen du texte de loi, le gouvernement a fait le choix du passage en force : procédures accélérées, refus de passer au vote sur les amendements, pressions sur les élus.es ou les groupes, concessions à la droite". "Cela ne peut que nous encourager à amplifier les mobilisations et les grèves, la lutte continue !", conclut la CGT.

"Le compromis politique a échoué", regrette la CFDT 

"Le compromis politique a échoué", a dénoncé sur Twitter le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, après le recours au 49.3. "Le gouvernement fait la démonstration qu’il n'a pas de majorité pour approuver le report de deux ans de l’âge légal de départ en retraite", ajoute Laurent Berger, qui estime que "ce sont les travailleurs qu’il faut écouter quand on prétend agir sur leur travail". 

Le leader de la CFDT a également annoncé de "nouvelles mobilisations, parce que la contestation est extrêmement forte, on a déjà énormément de réactions de la part des équipes syndicales. On décidera ensemble dans une intersyndicale", prévue jeudi soir. 

"Le combat n'est pas terminé", promet Force ouvrière

"Le combat n'est pas terminé et le combat sera jusqu'au retrait complet de la réforme", a déclaré sur franceinfo le trésorier confédéral de Force ouvrière, Patrick Privat, après l'annonce de l'usage du 49.3 par Elisabeth Borne. Il ajoute que l'intersyndicale décidera dans la soirée de jeudi "des suites à donner" et de la "stratégie" syndicale pour les jours qui viennent.

Le 49.3 "légal" mais "pas légitime" pour la CFTC

Le président de la CFTC, Cyril Chabanier, a estimé de son côté que "si le 49.3 est constitutionnel et légal, ce n'est pas légitime, surtout après avoir déjà utilisé le 47-1 à l'assemblée et le 44-2 au Sénat". Pour le représentant syndical, "l'accumulation fait qu'il y a un déni de démocratie sociale".

"C'était notre plus grande crainte", confie la CFE-CGC

"C'était notre plus grande crainte", a déploré sur franceinfo François Hommeril, président du syndicat CFE-CGC, alors que le 49.3 a été utilisé par le gouvernement pour éviter un vote de l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites.

Solidaires dénonce "la fuite en avant" du gouvernement 

"La fuite en avant de ce gouvernement aura atteint des sommets", a de son côté écrit sur Twitter Murielle Guilbert, co-déléguée générale du syndicat Solidaires. "Dans ce contexte de colère sociale, c'est jeter de l'huile sur le feu ! On reste déterminé·es à faire retirer cette loi illégitime et injuste !", conclut-elle. 

Une "triple défaite" pour l'exécutif, estime l'Unsa

Pour Laurent Escure, secrétaire général du syndicat Unsa (Union nationale des syndicats autonomes), "en utilisant le 49.3, le président choisit de répondre à une crise sociale par un affaissement démocratique". "C’est pour l’exécutif, une triple défaite : populaire, morale et politique", écrit-il sur Twitter, affirmant que l'UNSA "ne laissera pas faire".

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