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Réforme des retraites : "Le recours au 49.3 devrait renforcer la présence d'éléments radicaux dans les cortèges", alertent les renseignements territoriaux

Entre 600 000 et 800 000 manifestants sont attendus pour cette nouvelle journée de mobilisation à travers la France. Une note des renseignements territoriaux met l'accent sur la possibilité de débordements.
Article rédigé par Pierre de Cossette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une manifestation spontanée contre la réforme des retraites organisée à Saint-Etienne (Loire), jeudi 16 mars 2023. (R?MY PERRIN / MAXPPP)

Ils redoutent une "flambée de violence". 320 actions sont annoncées partout en France pour la 9e journée de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites, selon une note des renseignements territoriaux que franceinfo a pu consulter ce mercredi. Entre 600 000 et 800 000 manifestants sont ainsi attendus.

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Mais selon cette note, la crainte des forces de l'ordre est le "climat insurrectionnel qui s'est instauré ces derniers jours". Et ils ne font pas de mystère : "Le recours au 49.3 devrait renforcer la présence dans les cortèges d'éléments radicaux.

Les services du ministère de l'Intérieur s'appuient notamment sur l'inquiétude des organisations syndicales, qui, à Paris, redoutent une "flambée de violence" avec, en amont du cortège, la présence de nombreux "éléments radicaux" qui pourraient paralyser le défilé. Si certains syndicats craignent d'être dépassés par leurs fédérations les plus jusqu'au-boutistes, les services de police s'interrogent, eux, sur la capacité cette fois des services d'ordre des syndicats à encadrer les manifestations. 

Déambulations "sauvages"

Ainsi, à Paris, les renseignements territoriaux attendent entre 40 000 et 70 000 personnes mobilisées. La police attend 800 à 1.200 éléments "à risques" présents dans le cortège. En plus de 400 à 600 "gilets jaunes", 400 à 600 "éléments radicaux" sont attendus, potentiellement jeunes, après de nombreuses interpellations ces derniers jours qui, dit la note, "alimentent le sentiment collectif d'être réprimé". La préfecture de police s'attend déjà à des déambulations "sauvages" à l'issue de la manifestation sur ce nouvel itinéraire entre la place de la Bastille et celle de l'Opéra, déjà "complexe", glisse un haut-gradé. 

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Ces préoccupations touchent également les grandes villes de France. Les renseignements territoriaux redoutent une importante participation de "jeunes perturbateurs", de Gilets jaunes ou de militants contestataires d'ultragauche à Lyon et à Nantes ainsi que dans plusieurs villes de France.

À Rennes, ils estiment que 400 personnes de mouvance contestataire "tenteront de s'en prendre aux magasins du centre-ville". À Lille, 400 militants d'ultra-gauche en tête de cortège pourraient "provoquer les forces de l'ordre". Ils pointent aussi la présence potentielle de personnes "encagoulées" à Caen (400) et à Angers (250) qui pourraient s'en prendre aux forces de l'ordre et aux banques. Les villes de Dijon, Grenoble, Nancy, Le Puy-en-Velay, Chambéry, Metz, Mulhouse, Gap, Pau et Auch sont aussi citées. 

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