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Grève à Radio France : ce qu'il faut savoir

La rénovation coûteuse du bureau du PDG de Radio France (plus de 100.000 euros) n'est pas à l'origine du mouvement de grève qui touche Radio France depuis jeudi 19 mars et qui a été reconduit pour la journée de mercredi. Les raisons de ce mouvement sont tout autres.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Le personnel de Radio France a montré sa colère au PDG de l'entreprise © RF/ Eric Chaverou)

Article mis à jour après la première journée du CCE de Radio France

Les révélations du Canard enchaîné sur les coûteux travaux de rénovation du bureau du PDG de Radio France, la semaine dernière, ont fait couler beaucoup d'encre et elles ont contribué à rendre le climat au sein de l'entreprise un peu plus tendu. Mais ce n'est pas ça qui a provoqué l'appel à la grève. Le préavis était déjà déposé.

 

Mathieu Gallet a cependant tenu à présenter ses excuses, lundi 23 mars aux salariés. Dans un courrier interne, le président de Radio France a écrit "comprendre" l'émotion suscitée par les frais de rénovation de son bureau : 100.000 euros pour restaurer les boiseries, changer la moquette et les meubles. Des travaux prévus avant son arrivée. "J'aurais dû reporter cette opération de restauration dans le contexte financier qui est le nôtre. "  Vendredi dernier, lors d'une assemblée générale, le PDG avait déjà répondu aux nombreuses questions des grévistes en précisant qu'il se battrait pour qu'il n'y ait pas de départs contraints, s'il y avait un plan social à Radio France

 

Le groupe audiovisuel public est en déficit cette année. Il manque 21 millions d'euros dans les caisses et il y aura des mesures d'économies, ce qui inquiète les syndicats.

Que concernent les revendications des syndicats ?

Quatre préavis ont été déposés. L'intersyndicale dit s'opposer aux externalisations d'activités, à la réforme des modes de production et du service propreté. Mais aussi à la suppression de l'un des deux orchestres de Radio France (l'Orchestre national et l'Orchestre philarmonique) que de l'aveu de Mathieu Gallet, Radio France n'a plus les moyens de financer. 

 

Les organisations syndicales estiment que plusieurs centaines de postes sont menacés à Radio France d'où cette grève illimitée lancée par cinq organisations syndicales : la CFDT, la CGT, FO, Sud et l'Unsa. Seul le SNJ ne s'est pas associé au mouvement. La grève concerne avant tout les techniciens, les producteurs, le personnel de maintenance... Lundi environ 7% des salariés ont cessé le travail, selon la direction. Dans la journée de lundi, des discussions "syndicats-direction" ont permis une avancée, la "seule" selon l'intersyndicale ; la réforme du service propreté est abandonnée.  Mathieu Gallet a par ailleurs annoncé un "moratoire" sur les travaux de la maison de la radio qui coûtent très cher, plus de 350 millions d'euros au total. Un expert indépendant va être chargé de réfléchir à la suite, de "distinguer ce qui est nécessaire de ce qui ne l'est pas. "

 

Sur l'emploi, le président de Radio France  indique qu'il se bat "pour éviter tout départ contraint", mais explique qu’il y aura bien des départs volontaires.

 

Combien de postes ? Avec quelles mesures d'accompagnement ? Des réponses devraient être données dans les prochaines semaines. Ce mardi matin, lors d'un CCE extraordinaire, un plan de départ volontaire de 200 à 300 salariés à été évoqué. 

 

D’autre part, Radio France et l'Etat négocient le COM (contrat d’objectifs et de moyens) qui fixera les grandes orientations du groupe et surtout le budget de l'entreprise pour les prochaines années.

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