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Crise du logement social : "Le président de la République et le gouvernement ont un problème avec le logement social", dénonce le délégué général de la fondation Abbé Pierre

"On a voulu faire des économies sur le logement social. Et ça, c'est quelque chose qui, de notre point de vue, n'est pas acceptable", déclare Christophe Robert.
Article rédigé par franceinfo
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Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre, en avril 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Il n'y a que des économies qui ont été faites, d'abord sur le logement globalement, et en particulier sur le logement social depuis 2017. Le président de la République et le gouvernement ont un problème avec le logement et particulièrement avec le logement social", déplore Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre, après l'annonce par le ministre du Logement, Patrice Vergriete, de la construction de 85 000 nouveaux logements sociaux, chiffre qu'il a lui même jugé insuffisant compte tenu de l'ampleur de la crise dans le secteur.

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Il rappelle qu'il y a eu "une ponction depuis 2017 chaque année sur les bailleurs sociaux de l'ordre de 1,6 milliard d'euros. C'est-à-dire que l'Etat a baissé sa contribution de l'ordre de 1,6 milliard d'euros. Et ça enraye finalement la capacité de production d'une partie des logements sociaux." Autrement dit, pour Chistophe Robert, "on a voulu faire des économies sur le logement social. Et ça, c'est quelque chose qui, de notre point de vue, n'est pas acceptable."

Appliquer la loi SRU

L'effort budgétaire n'a pas été fait par l'État selon lui, c'est ce qui explique le peu de nouvelles constructions de logements sociaux : "Le modèle économique fait que si aujourd'hui l'Etat, à coté des collectivités locales, ne met pas la main à la poche, nous n'arriverons pas à produire plus de 70 000 logements sociaux par an et faire les rénovations qui s'imposent à hauteur peut-être de 110 000-120 000 logements par an." Pour Chistophe Robert, la question du foncier de l'État et de sa gestion est primordiale : "Est-ce qu'on est prêt à le réserver et à le mettre à disposition du logement social, moins cher que le marché du foncier pour produire des logements sociaux considérant qu'il y en a besoin ?"

Il est également impératif, explique t-il, de faire respecter scrupuleusement la loi afin que les collectivités, les élus qui les dirigent, appliquent la loi SRU qui impose un taux de logements sociaux, au lieu de "préférer payer" une amende : "C'est la question du rôle de l'Etat, de garant de la solidarité et de l'application des lois. Il y a beaucoup d'endroits où ça a permis de produire du logement social dans des villes qui ne voulaient pas en faire. Mais il y en a d'autres qui résistent, qui en font même un étendard politique. Quand on brûle un feu rouge, on a une contravention. Quand on n'applique pas la loi SRU, le préfet qui en a la possibilité doit pouvoir se substituer aux maires défaillants."

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