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Crise du logement : "On devrait produire massivement du logement social", s'insurge le porte-parole de l'association Droit au logement

Au vu du contexte économique, l'association demande une baisse des loyers ordonnée par le législateur, comme ça a été le cas dans les années 1970. Elle réclame également que les préfets respectent les droits des mal-logés.
Article rédigé par franceinfo
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Le porte-parole de l'association DAL (Droit au logement), Jean-Baptiste Eyraud, le 22 avril 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

Dans le contexte économique et social difficile pour les plus précaires qui ont du mal à se loger, "on devrait produire massivement du logement social (...) ce n'est pas le cas aujourd'hui", estime samedi 30 septembre sur franceinfo le porte-parole de l'association DAL (Droit au logement), Jean-Baptiste Eyraud. Elle fera partie des organisations qui manifesteront en France samedi après-midi pour demander la baisse des loyers et des prix de l'énergie.

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franceinfo : Assiste-t-on en ce moment à un boom de la précarité ?

Jean-Baptiste Eyraud : Bien sûr, les locataires souffrent parce qu'ils ont de plus en plus de mal à payer leur loyer à la fin du mois. D'ailleurs, on assiste à une augmentation des expulsions. On sent dans nos permanences qu'il y a de plus en plus de personnes qui sont menacées d'expulsion avant la trêve hivernale. D'autre part, ils ont du mal aussi à payer les charges et particulièrement pour l'hiver prochain, les charges d'énergie et de chauffage. Donc on a une difficulté pour boucler les fins de mois, pour manger, etc. Tout ça entraîne automatiquement, évidemment, à se tourner vers les Restos du cœur et autres situations d'assistance qui peuvent être considérées aussi, à juste titre, comme un peu humiliantes, être obligé d'aller mendier pour chercher à manger.

À un mois de la trêve hivernale, avez-vous réussi à quantifier cette augmentation du nombre d'expulsions depuis avril dernier ?

Non, c'est très, très difficile. On n'a même pas le nombre d'expulsions qu'il y a eu l'année dernière. 

"On n'a pas accès aux statistiques du gouvernement, du ministère de la Justice et du ministère de l'Intérieur. On ne nous les donne pas. C'est des chiffres un peu cachés."

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de DAL

à franceinfo

Je pense à tous les locataires aujourd'hui qui souffrent et tous ceux qui sont à la rue ou hébergés à droite, à gauche ou qui sont, comme on dit, dans des situations de logement terribles,  complètement exploités. Il y a des bailleurs, on va dire, de mauvaise foi, qui profitent justement de la crise pour frauder les lois qui protègent les locataires. On voit beaucoup de fraudes, par exemple à l'encadrement des loyers, au gel des loyers, à la relocation, aux normes de décence, à la surface, les baux frauduleux...

Vous demandez la baisse des charges et des loyers. Qui peut agir, l'État et les propriétaires ?

Le législateur. Dans les situations de crise en France, on a baissé les loyers. Par exemple, dans les années 1970, on a gelé les loyers avec une inflation qui était de l'ordre de 12% ou 13%. Donc là on avait réellement une baisse des loyers. Aujourd'hui, il y a la nécessité de baisser les loyers et d'encadrer de manière un peu plus vigoureuse. Il faut faire en sorte que les droits des mal-logés soit appliqués, par exemple la loi Dalo, pour laquelle, il y a nécessité d'un plan de rattrapage parce que les préfets ne la respectent pas ou le droit à l'hébergement jusqu'au relogement, qui est aussi un droit qui est dans la loi et qui est évidemment piétiné de manière constante. Et ça dans un contexte de chasse à l'habitat de survie, avec des gens qui n'ont d'autre solution pour se loger que d'occuper un immeuble vide, un logement, un atelier inoccupé, un bidonville, et qui sont pourchassés. Donc il faut vraiment que le législateur et le gouvernement agissent. Dans un contexte comme celui-là, on devrait produire massivement du logement social. Même le président Sarkozy, après la crise des subprimes à la fin des années 2000, avait fait en sorte que les bailleurs sociaux puissent racheter les programmes des promoteurs immobiliers plantés pour faire du logement social, pour loger des gens en difficulté. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.

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