À Marseille, les habitants d'une résidence en travaux relogés dans des conteneurs : "On est en prison ici !"
Le préfet de la région Paca a appelé vendredi à relancer la construction de logements, notamment sociaux, à Marseille. Dans un quartier de la ville, faute de places, un bailleur loge des locataires dans des conteneurs de 11 m².
Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christophe Mirmand, a appelé vendredi 30 juillet à "relancer de façon très forte la construction de logements", notamment sociaux, à Marseille. Une déclaration prononcée alors que le maire socialiste de la deuxième ville de France a écrit au Premier ministre pour demander des états généraux sur l'habitat indigne. Dans sa lettre, Benoit Payan précise que 41 000 demandes de logements sociaux sont en attente à Marseille.
Parmi les nombreux exemples qui illustrent cette crise du logement, il y a la situation d'habitants précaires dans le 3e arrondissement de la ville, le plus pauvre de France. Ils sont logés dans 70 conteneurs, loués par un bailleur social, dans l'attente de travaux de réhabilitation.
Des box de 11 m²
Ces conteneurs sont les mêmes que ceux que l'on voit habituellement dans les ports ou les bateaux. Sauf qu'ici, il s'agit bien de logements, empilés sur deux niveaux, au beau milieu d'une cour d'immeuble. Les habitants vivent dans des box de 11 m², qui n'ont pas tous des fenêtres.
L'un d'entre eux est là depuis un an. Il s'éponge le front, se plaint de la chaleur malgré la présence d'un petit climatiseur. Il voit aussi des rats passer sous les conteneurs. "Ils sont partout !", témoigne-t-il. "On est en prison, c'est une prison ici !", estime un autre locataire.
"J'ai 84 ans et je paye 390 euros par mois."
Un retraité vivant dans un conteneur à Marseilleà franceinfo
Ce loyer de presque 400 euros est versé au bailleur Adoma, qui rappelle que ces logements sont temporaires, en attendant la fin des travaux dans une résidence sociale non loin d'ici. "La tension est telle que toutes nos résidences sont pleines", se justifie Samir Dhina, directeur territorial chez Adoma. "On a opté pour cette solution des conteneurs. C'est un public vieillissant, en situation de précarité, et nous n'avons pas voulu l'éloigner du lieu où il habitait." Les travaux dans la résidence sociale devraient être terminés en mars 2022.
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