La construction de logements sociaux est au plus bas depuis 15 ans, annonce Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH
Alors que plus de deux millions de personnes sont en attente d'un logement social, la production de HLM a marqué le pas l'année dernière, selon Emmanuelle Cosse, la présidente de l'Union sociale pour l'habitat.
En 2020, la crise du logement s'est accentuée. La construction de HLM a marqué le pas. Environ 95 000 logements ont été produits, annonce sur franceinfo Emmanuelle Cosse, la présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH). Ce résultat est "le plus bas depuis quinze ans", selon l'ancienne ministre du logement, invitée éco du mardi 5 janvier.
La représentante du secteur critique l'État et les élus locaux : "Si on n’a pas pu produire ces logements, c’est parce qu’on n’a pas eu les autorisations, ni obtenu les permis de construire, ni eu les financements qui nous permettaient de sortir ces opérations."
Un mauvais argument
De nombreux élus rechignent à accueillir des logements sociaux, alors que leurs villes sont déjà très denses. Certains expliquent aussi qu’ils ne veulent pas davantage artificialiser les sols. Un mauvais argument, selon Emmanuelle Cosse : "Je suis écologiste, je veux qu’on protège la planète et qu’on réduise notre empreinte écologique. Mais l’intérêt général, c’est qu’on ne peut pas laisser des millions de personnes en difficulté pour se loger."
Invoquer l’écologie pour bloquer des constructions, c’est se moquer du monde.
Emmanuelle Cosse, présidente de l'USHsur franceinfo
"On ne peut pas dire à des millions de personnes qui tous les jours galèrent pour trouver un loyer abordable qu'au nom de l’écologie, on ne va pas vous aider", insiste l'ancienne ministre. Emmanuelle Cosse affirme qu’on peut à la fois "construire de manière plus durable, respecter la planète, et répondre aux travailleurs pauvres qui font tourner nos villes actuellement".
"Heureusement, on a eu des maires bâtisseurs", tempère la présidente de l’USH, qui dans la foulée interpelle l'État : "Pendant trois ans, le gouvernement n’a eu de cesse de minorer et d’ignorer ces enjeux. Et les partis politiques n’envisagent pas ce sujet comme un enjeu majeur."
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