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"Préjugés racistes", "poison de la division", "diversion"... La gauche critique les propos de Bruno Le Maire sur les aides sociales envoyées au Maghreb

Le ministre de l'Economie a déclaré que les Français "n'ont aucune envie de voir que des personnes peuvent bénéficier d'aides" et "les renvoyer au Maghreb ou ailleurs".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, à Washington (Etats-Unis), le 12 avril 2023. (STEFANI REYNOLDS / AFP)

La gauche s'est insurgée, mardi 18 avril, contre les propos de Bruno Le Maire. "Nos compatriotes en ont ras-le-bol de la fraude", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances sur BFMTV. "Ils n'ont aucune envie de voir que des personnes peuvent bénéficier d'aides, les renvoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu'ils n'y ont pas droit. Ce n'est pas fait pour ça, le modèle social", a-t-il estimé. "Le modèle social est fait pour protéger les plus modestes, contre les accidents de la vie mais pas pour envoyer de l'argent de manière illégale à l'étranger", a poursuivi Bruno Le Maire, alors qu'un plan de lutte contre la fraude sociale et fiscale devrait être prochainement présenté par le gouvernement.

Ces propos ont fait vivement fait réagir les responsables politiques de gauche. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a regretté sur Twitter que le gouvernement "mobilise des préjugés racistes pour éviter de rappeler que la fraude sociale est essentiellement le fait des employeurs et que la fraude fiscale est sans commune mesure". "Jour 1 des 100 jours d'apaisement : flatter les préjugés xénophobes", a aussi taclé le chef des députés socialistes Boris Vallaud.

Mathilde Panot, la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée, a également dénoncé les propos de Bruno Le Maire. "Vous n'éteindrez pas la colère sociale en semant le poison de la division. On sait désormais que s'ajoute au vide politique votre déchéance morale", a-t-elle écrit sur Twitter. Le député insoumis Thomas Porte a rappelé que "la 'fraude sociale' est estimée à 1 à 2 milliards d'euros par an. En revanche la fraude fiscale, c'est entre 80 et 100 milliards d'euros par an", invitant Bruno Le Maire à "aller voir en Suisse", "plutôt que de parler du Maghreb et de reprendre les éléments racistes de l'extrême droite".

Le député écologiste Aurélien Taché a de son côté estimé que les Français "en ont surtout marre que des gens comme Bernard Arnault, l'homme le plus riche du monde, demande la nationalité belge pour ne plus payer d'impôts en France". "Ils ont compris que vous êtes là pour faire diversion", a-t-il réagi sur Twitter.

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