Primes, bonus et retraites chapeaux : cinq départs de dirigeants qui ont fait scandale
Le patron d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, quitte l'entreprise pour rejoindre SFR-Numericable, avec 14 millions d'euros de cadeau de départ. Un pactole qui en rappelle d'autres.
Un concert de protestations. Du gouvernement – qui lui demande d'y renoncer – au Medef – qui comprend que cette rémunération soit jugée "choquante" –, la révélation du bonus de départ touché par le patron d'Alcatel-Lucent suscite un tollé général, lundi 31 août. Quittant l'entreprise pour prendre la présidence de SFR-Numericable, Michel Combes devrait en effet toucher près de 14 millions d'euros de primes sur trois ans.
Une somme considérable, alors que son passage de deux ans dans l'entreprise de télécoms a notamment été marqué par une sévère restructuration – 10 000 emplois ont été supprimés depuis 2013 – et la vente de l'entreprise à Nokia. Francetv info revient sur cinq autres départs de grands patrons qui ont suscité un tollé dans la presse et l'opinion.
PSA : 21 millions d'euros pour Philippe Varin en 2013
En novembre 2013, Philippe Varin, 61 ans à l'époque, est remplacé à la présidence du directoire de PSA par Carlos Tavares. Avec un lot de consolation : le constructeur automobile a provisionné 21 millions d'euros pour la retraite chapeau du partant.
Face à la polémique suscitée par cette somme colossale alors qu'il s'apprête à céder la direction d'un groupe en difficulté, Philippe Varin affirme renoncer aux 21 millions d'euros prévus. Mais, le 2 mai 2015, le site internet Deontofi.com révèle que l'ex-PDG de l'entreprise automobile "a bel et bien réussi à se faire verser une rente de multimillionnaire jusqu'à la fin de ses jours. Il recevra 300 000 euros par an, ce qui pourrait coûter à Peugeot une quinzaine de millions d'euros, compte tenu de son espérance de vie et des prélèvements de l'Etat". La polémique n'a pas nui à Philippe Varin, aujourd'hui président d'Areva.
France Télécom : au moins 7,3 millions d'euros
pour la retraite chapeau de Didier Lombard en 2010
En 2010, Didier Lombard quitte France Télécom, entreprise qu'il a dirigée durant cinq ans, au terme d'un passage marqué par une restructuration jugée brutale par les syndicats, et par une série de suicides de salariés.
Il repart pourtant avec une retraite chapeau estimée à plus de 350 000 euros par an, qu'il cumulera avec sa retraite de haut fonctionnaire. "De source syndicale, signale Challenges, la somme totale qu'a provisionnée l'entreprise afin de pouvoir verser cette somme jusqu'au décès du dirigeant serait comprise entre 8 et 10 millions d'euros – d'autres sources évoquent la somme de 7,3 millions d'euros."
Alcatel-Lucent : retraite chapeau de 4,8 millions d'euros pour Ben Verwaayen en 2013
En 2013, la somme touchée par le prédécesseur de Michel Combes fait déjà jaser : Ben Verwaayen est remercié après cinq ans à la tête d'Alcatel-Lucent, dans un contexte de graves difficultés pour la firme franco-américaine. Il paye sans doute "pour les mauvaises performances financières du groupe ces dernières années", note Le Monde.
"En Bourse, depuis déjà des mois, l'action était considérée comme spéculative", précise le journal, signalant aussi qu'il y a eu "plusieurs plans de réductions de coûts, assortis de plans de licenciements". Ce qui n'empêche pas le constructeur télécoms de provisionner 4,8 millions d'euros afin d'assurer la retraite chapeau de son dirigeant sur le départ.
Sanofi : Chris Viehbacher remercié avec 4 millions d'euros
En octobre 2014, le conseil d'administration de Sanofi met fin aux fonctions du directeur général, Chris Viehbacher, en poste depuis décembre 2008. En janvier 2015, Le Figaro annonce que le partant a bénéficié d'une indemnité transactionnelle de 3 millions d'euros, plus sa part variable pour 2014 de 1,2 million d'euros.
Selon La Tribune, Chris Viehbacher a été le dirigeant le mieux payé du CAC 40 en 2014 avec 8,25 millions d'euros. Cinq ans plus tôt, son salaire avait fait déjà polémique : il avait touché 7 millions d'euros en 2009, à un moment où le groupe supprimait 3 000 emplois (la direction, précise Le Parisien, parlait de "départs volontaires").
Carrefour : 1,5 million d'euros pour Lars Olofsson
En 2012, faute de résultat, les actionnaires de Carrefour décident de débarquer le PDG du groupe de la grande distribution, le Suédois Lars Olofsson. Celui-ci parvient pourtant à décrocher 1,5 million d'euros d'indemnités de départ et une rente d'entre 300 000 et 500 000 euros annuels au titre de sa retraite chapeau.
Son prédécesseur Daniel Bernard avait déjà tenté en 2005 d'obtenir une retraite chapeau de 1,2 million d'euros annuel. Un montant finalement annulé par la justice quelques années plus tard.
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