Le patron d'Alcatel-Lucent justifie ses primes de départ face aux critiques
Thibault Lanxade, vice-président du Medef, a estimé, lundi, au micro de RTL, que ces rémunérations sont d'autant plus choquantes que les résultats n'étaient pas au rendez-vous.
Le montant fait grincer des dents, y compris dans les rangs du Medef. Au micro de RTL, le vice-président de l'organisation patronale, Thibault Lanxade, a sévèrement commenté, lundi 31 août, les primes de 13,7 millions d'euros sur trois ans dont pourra bénéficier le directeur général Michel Combes, lors de son départ d'Alcatel-Lucent.
Michel Sapin regrette une "absence de bon sens"
"Je peux comprendre que ces rémunérations choquent, mais elles sont d'autant plus choquantes que les résultats n'étaient pas, on va dire, au rendez-vous", a souligné le responsable patronal. Thibault Lanxade va regarder "attentivement" les rémunérations consenties, au vu du code de bonne conduite du Medef. Les syndicats rappellent combien le groupe a souffert ces deux dernières années, avec la suppression de 10 000 postes dans le monde, dont 700 en France.
Au gouvernement aussi, l'annonce passe mal. "Si chacun se regardait lui-même et prenait des décisions à la mesure de ce qui est acceptable aujourd'hui, il agirait autrement", a commenté Michel Sapin, au micro de France info. Le ministre des Finances a, lui aussi, dénoncé les conditions de départ du dirigeant : "Dans le monde d'aujourd'hui, avec les difficultés que les uns et les autres rencontrent, à un moment donné, il faut un peu de bon sens, un peu de mesure, un peu de retenue et, là, en l'occurrence, Michel Combes n'en a pas eu."
Michel Combes contre-attaque
Mais Michel Combes se défend. Dans une interview accordée aux Echos, il justifie cette rémunération et se déclare "fier du travail accompli" à la tête de l'entreprise. "Comme le cours de bourse de l'entreprise s'est apprécié, on atteint un montant significatif, je le reconnais. Mais cela signifie que j'ai réussi à créer de la valeur et que l'entreprise est sauvée, alors que je l'ai rejoint[e] en quasi-faillite et que les candidats pour la diriger n'étaient pas nombreux", plaide-t-il.
Le directeur général du groupe franco-américain nie toute volonté de cacher cette rémunération, rappelant que "tous les éléments de rémunération ont été rendus publics en mai et présentés à l'assemblée générale des actionnaires, il y a eu une transparence absolue". Il explique ne pas percevoir "d'indemnité de départ", mais seulement la part variable de sa rémunération. "J'avais des actions valorisées comme celles des autres collaborateurs en bénéficiant. On a vu des patrons cumuler indemnités et actions, cela n'a pas été mon cas. A chaque fois, j'ai accepté les solutions les mieux adaptées pour l'entreprise", souligne-t-il.
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