Islande, Allemagne, Lituanie, Afrique du Sud... La semaine de quatre jours instaurée ou expérimentée dans de plus en plus de pays
Certains pays ont des horaires de travail réduits. Selon Eurostat, le temps de travail moyen au Pays-Bas en 2023, par exemple, était de moins de 31 heures hebdomadaires, suivi du Danemark, de la Norvège ou de l'Allemagne où l'on travaille en moyenne moins de 34 heures par semaine. Alors que l’Allemagne vient de révéler les résultats d’un test national de la semaine de quatre jours lancé en novembre 2023, franceinfo fait un tour du monde du dispositif.
En Europe
La Belgique est devenue le premier pays européen à légiférer sur la semaine de travail de quatre jours en 2022.
Mais la championne du monde des quatre jours est l’Islande. Entre 2015 et 2019, l'île a mené des tests sur des semaines de travail de 35 à 36 heures, sans réduction proportionnelle des salaires. Les résultats ont été tellement probants que, dans ce petit pays d'un peu plus de 350 000 habitants, près de 90% des actifs travaillent désormais en quatre jours, selon Forbes.
Un exemple qui a inspiré l'Écosse. Un essai a débuté en 2021 avec un temps de travail réduit de 20% sans contrepartie financière. C'est le Parti national écossais qui a compensé le temps de l'essai. Plusieurs entreprises n'ont pas attendu, comme UPAC à Glasgow, ou Orocco à Édimbourg, déjà passés à la semaine de quatre jours.
La Lituanie a promulgué une loi en 2021 qui stipule que les parents de jeunes enfants peuvent simplement travailler 32 heures par semaine.
Au Royaume-Uni, une expérimentation a été menée entre juin et décembre 2022 dans 61 entreprises de différents secteurs avec un maintien de salaire et un temps de travail réduit de 20%. 92% des entreprises ont maintenu le dispositif, 18 confirmant que c'était définitif. Elles ont constaté moins de stress et d’épuisement professionnel, moins d'absentéisme, moins de démissions, malgré l’intensification du rythme de travail.
En Espagne, le gouvernement a lancé en 2023 une expérimentation destinée à toutes les petites entreprises, de moins de 250 salariés, du secteur industriel. L’expérience va durer deux ans.Il s’agit de réduire le temps de travail d’au moins 10% sans toucher au salaire. Les pouvoirs publics jugeront ensuite de l’opportunité de l’étendre à toutes les entreprises du pays.
La ville de Valence a, de son côté, programmé quatre jours fériés locaux sur quatre lundis consécutifs, donnant aux 360 000 travailleurs participants au test un jour de congé supplémentaire par semaine, entre le 10 avril et le 7 mai 2023. Conclusion : des salariés en meilleure santé et des enfants plus heureux et un bénéfice environnemental avec moins de trajets effectués.
En Allemagne, 45 entreprises ont participé à un essai de six mois de la semaine de quatre jours avec un temps de travail réduit de 10 à 20% et un salaire maintenu. Résultat : 73% ont décidé de garder le dispositif et 10% hésitent encore. Les résultats ont révélé une hausse de la productivité et une amélioration du bien-être des salariés.
En Amérique du Nord
Les États-Unis ont mené un essai de semaine de quatre jours pendant six mois en 2022. 900 travailleurs de 33 entreprises basées aux États-Unis et en Irlande ont participé. Selon CNBC, les participants ont évalué l'expérience à 9,1 sur 10, tandis que 97% ont déclaré qu'ils souhaitaient conserver la semaine de travail de quatre jours.
Au Canada, 41 petites entreprises (entre 11 et 25 salariés) en 2022 ont testé la semaine de quatre jours. 35 ont été favorables à son maintien.
Dans le reste du monde
Aux Émirats arabes unis, tous les employés du gouvernement peuvent travailler quatre jours par semaine, s'ils le souhaitent, depuis le 1er juillet 2023. Or, près de 90% de la main-d'œuvre du pays est employée par le gouvernement.
En Afrique du Sud et Botswana, sur les 28 entreprises testées en mars 2023, seules trois n’ont pas gardé la semaine de quatre jours. Selon Business Tech, l'expérience "a montré une diminution de 40% du stress , une baisse de 75% de l'épuisement professionnel, moins de jours de maladie et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée".
Le Japon est connu pour l‘épuisement au travail de ses salariés. Testé chez Microsoft Japon en 2019, les résultats de la semaines de quatre jours se sont révélés incroyables : une productivité accrue d’environ 40%, avec des résultats bien meilleurs que le même mois un an plus tôt.
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