"Ce sont des véhicules agréables à conduire" : quand les entreprises jouent le jeu du verdissement de leur flotte automobile
Six grandes entreprises françaises sur dix ne jouent pas le jeu de l'électrification de leur flotte de véhicules d'après l'ONG Transport & Environnement. Partant de ce constat, le député Renaissance Damien Adam a déposé une proposition de loi examinée mardi 30 avril à l'Assemblée nationale. Son texte vise à renforcer la loi existante, qui, depuis le 1er janvier 2024 oblige les entreprises disposant d'une flotte d'au moins 100 véhicules à effectuer 20% de leurs commandes automobiles pour des véhicules électriques ou hybrides rechargeables.
Face à des entreprises récalcitrantes, l'élu a donc souhaité introduire un volet de sanctions. Son texte prévoit notamment l'introduction d'une amende administrative pouvant aller jusqu'à 5 000 euros par véhicule à très faibles émissions manquant pour atteindre l'objectif. Pourtant, certaines entreprises à la tête des plus grands parcs automobiles de France prouvent qu'il est possible de verdir sa flotte et d'en tirer des bénéfices.
"Ca fait sens"
Chez Spie, notamment, spécialiste de l'ingénierie électrique et climatique, 10 000 véhicules au compteur, dont plus d'un millier roulent à l'électrique. Simon Coutel est directeur opérationnel Île-de-France de Spie CityNetworks, et sa voiture est un véhicule "propre". "Je fais 20 000 à 25 000 km par an", explique-t-il, et après un an de conduite, il n'a pas l'intention de revenir aux moteurs thermiques. "Ça fait sens avec notre métier. On déploie nous-mêmes des bornes. Et à l'usage, ce sont des véhicules vraiment agréables à conduire", témoigne-t-il.
Le frein le plus important à cette transition, ce sont les délais de livraison, explique Isabelle Lambert, directrice développement durable du groupe Spie.
"Entre le moment où on les commande et le moment où on les reçoit, il se passe environ un an"
Isabelle Lambert, directrice développement durable du groupe Spieà franceinfo
En attendant, les bénéfices sont là. Spie économise 30% sur le carburant et son empreinte carbone a baissé de 12%. Tout cela profite par ailleurs aux Français, estime Léo Larivière, de l'ONG Transport & Environnement. "Les entreprises sont à l'origine de six véhicules neufs sur dix. Si les entreprises n'achètent pas de véhicules électriques aujourd'hui, ce sont autant de véhicules électriques à prix abordables qui ne se retrouveront pas sur le marché de l'occasion", explique-t-il.
D'après l'ONG, si toutes les entreprises concernées appliquent la réforme, les émissions du secteur automobile seront réduites de 40 millions de tonnes de CO2 en dix ans.
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