Automobile : les ventes de voitures électriques continuent de baisser en Europe

La réduction, voire la suppression, des aides à l’achat de voitures tout-électrique, qui excluent tous types de carburant, dans certains pays, contribue largement à ce peu d’enthousiasme des clients.  Le Comité des constructeurs européens vient de publier, jeudi 18 avril, les chiffres des ventes de véhicules. Pratiquement tous les États contraints à des économies budgétaires ont réduit drastiquement les subventions, à quoi il faut ajouter le niveau toujours élevé des taux d’intérêt qui renchérit le coût du crédit et celui du leasing (location longue durée). En attendant des jours meilleurs, et des véhicules disposant d'une plus grande autonomie, les ménages diffèrent leurs projets d’acquisition de véhicules neufs.

En mars, nous étions sur un marché de la voiture tout électrique en repli de 11,5% sur un an en Europe. Net ralentissement qui se traduit par un repli logique de la part de marché des modèles à batterie : 13% du total des véhicules vendus sur le Vieux Continent.

Une situation très différente d'un pays à l'autre

L’Italie est en tête des pays où les ventes ont le plus reculé en mars sur un an : -35%. L’Allemagne arrive en deuxième position avec des ventes en repli de 29%, la France fait exception et voit ses ventes augmenter de près de 11% en mars. Un phénomène probablement passager que l’on doit en grande partie au leasing social mis en place le 1er janvier. Quelque 50 000 commandes ont été passées et les livraisons par les constructeurs montent en puissance. Mais le dispositif, qui permet aux ménages modestes de louer une voiture tout-électrique pour 100 euros par mois pendant au moins trois ans, est suspendu et devrait reprendre l’année prochaine.

Les deux porte-drapeaux que sont Volkswagen et Stellantis sont les plus touchés : avec des replis respectifs de 9 et 25%. Renault limite la casse avec moins 2%. Le plus gros plongeon en Europe revient à l’américain Tesla :-30%. Seul Toyota voit ses ventes progresser… tout cela dans un marché européen qui voit arriver les constructeurs chinois aux prix cassés : après BYD, le groupe Chery entend bien produire et vendre en masse depuis l’Espagne où il s’installe. Un rude défi pour les constructeurs européens qui va leur imposer de nouveaux investissements et d'efforts technologiques, et peut-être sociaux.