Réforme du travail : pour Jean-Claude Mailly, "la concertation existe, mais cela ne veut pas dire qu'on sera d'accord sur tout"
Le secrétaire général du syndicat Force ouvrière a réagi aux déclarations du Premier ministre mardi. Le premier sujet de la réforme selon lui, "c'est le Code du travail".
Rénover le modèle social français est "indispensable et urgent", a déclaré mardi 6 juin le Premier ministre Édouard Philippe. Le chef du gouvernement a présenté "le programme de travail" des 18 premiers mois du quinquennat d'Emmanuel Macron. Il s'est dit "déterminé à agir" tout en "respectant" et en "écoutant" tous les partenaires sociaux.
Une démarche saluée par Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, qui entend toutefois rester vigilant. "La concertation, pour le moment, elle existe", mais "cela ne veut pas dire qu'on sera d'accord sur tout", a-t-il prévenu, sur franceinfo.
franceinfo : Dix-huit mois pour mener à bien six réformes, dont celle du Code du travail, de l'apprentissage et des retraites, est-ce tenable ?
Jean-Claude Mailly : Oui, mais cela dépend de la nature de la concertation. S'il y a une vraie concertation et qu'on est effectivement entendus, ne serait-ce que sur le Code du travail, en trois mois, on fait beaucoup de choses. La concertation pour le moment existe, elle est réelle. Après, on va voir sur les thèmes, cela ne veut pas dire qu'on sera d'accord sur tout, loin s'en faut. Maintenant, on va creuser chacun des sujets.
Réforme du travail "S'il y a une vraie concertation, et qu'on est entendu, en 3 mois on fait beaucoup de choses" Jean-Claude Mailly, #FO pic.twitter.com/NQy3MTcX9f
— franceinfo (@franceinfo) 6 juin 2017
L'assurance chômage ouverte aux démissionnaires et aux indépendants, par exemple, vous convient-elle ?
Ce n'est pas le premier dossier qui vient ! Le premier, c'est le Code du travail. Après, on verra et on discutera de l'assurance chômage. J'ai déjà indiqué que je n'ai rien contre le fait que les indépendants, les agriculteurs, etc. aient le droit à une assurance chômage. Maintenant, il faut qu'ils la paient, d'une certaine manière. Et on ne peut pas pour autant flinguer l'assurance chômage des salariés. Tout cela, ça se discute.
Que pensez-vous du plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif, qui figure dans le projet ?
Tel quel, cela n'est pas acceptable. D'abord, cela dépend du niveau du plafond. Ensuite, il doit y avoir, selon nous, des cas où le juge puisse ne pas respecter ce plafond. Cela va faire partie des discussions que nous allons avoir. Et on verra comment le gouvernement réagit.
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