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Fermeture de magasins Conforama : "Moins de clients, moins d'argent, moins de magasins"

Le groupe Conforama prévoit de supprimer 1 900 postes dans l'Hexagone en 2020, ont indiqué lundi 1er juillet les syndicats CGT et FO du groupe.

Article rédigé par franceinfo
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Un magasin Conforama, à Thionville, le 2 juillet 2019. (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

La chaîne de distribution de meubles bon marché, de décoration et d'électroménager Conforama va fermer 32 de ses 235 magasins en France, a appris franceinfo lundi 1er juillet de source syndicale. "Une partie des magasins va demeurer" mais pour l’auteur du blog Le web Grande Conso, il est "très probable" que ce plan social prépare la vente du groupe.

La fédération CGT du Commerce et des Services a transmis à franceinfo la liste des magasins Conforama touchés par le plan de 1 900 suppressions de postes. Il s’agit des magasins suivants : Antibes, Avallon, Calais, Chalon, Château-Thierry, Châtellerault, Chelles, Cosnes, Dreux, Paris Étoile, Fleury-Mérogis, Gondreville, Grenoble, La Chapelle-des-Fougeretz, La-Tour-du-Pin, Laon, Leers, Louvroil, Millau, Montauban, Morsbach, Orange, Pamiers, Paris Pont Neuf, Sormiou, Saint-Dié, Saint-Genis, Saintes-Memmies, Saint-Ouen, Vélizy, Vendenheim et Vitry.

Le syndicat annonce qu’une "grande journée de mobilisation" va être organisée le 11 juillet prochain afin de soutenir les salariés. Le lieu n’est pas encore précisé.

>> Conforama prévoit 1 900 suppressions de postes en France en 2020, selon les syndicats

"Le premier problème de Conforama, ce sont les difficultés de son actionnaire, le groupe sud-africain Steinhoff, qui n’a plus les moyens ni peut-être même la volonté de soutenir une enseigne qui est aujourd’hui en difficulté commerciale en France. Puisque Conforama a vu ses ventes baisser l’année dernière, et est passé dans le rouge, ça veut dire que c'est une enseigne qui perd de l’argent", explique Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, mardi 2 juillet au micro de franceinfo.

"Les clients vont moins chez Conforama"

"Il ne faut pas exonérer Conforama de ses propres difficultés", selon lui. "À la base, il y a une enseigne qui est en difficulté sur son marché. Elle est concurrencée notamment par Ikea et But, et évidemment par le développement de l’e-commerce. Donc à la base des difficultés du groupe, il y a le fait que les clients vont moins chez Conforama. Et vous savez, l’économie est implacable. Quand vous perdez durablement de l’argent, tôt ou tard ça se finit par un ajustement de ce qu’on appelle les actifs, c’est-à-dire les magasins, et des effectifs, les salariés. Donc le premier facteur d’explication des difficultés de Conforama en France, c’est Conforama", analyse le spécialiste.

Il y a aussi une insuffisante rénovation des magasins, c’est un peu une corvée d’aller dans un Conforama quand vous êtes consommateur, ce n’est pas le magasin qui vous fait le plus rêver sur le marché du meuble

Olivier Dauvers

à franceinfo

Conforama avait pourtant trouvé un accord avec ses créanciers sur un plan de refinancement, à hauteur de 316 millions d’euros, en avril dernier. "Quand vous êtes en difficulté commerciale, vous avez beau repousser l’échéance, par des renégociations de créance par exemple, ça n’élimine pas le risque qui pèse sur vous. Quand vous avez moins de clients, quand vous vendez moins de produits, tôt ou tard les magasins sont en risque", poursuit-il. "N'exonérons jamais la responsabilité des clients qui demain iront se plaindre que leurs magasins vont fermer. C'est parce qu'ils y allaient moins qu'avant. Moins de clients, moins d'argent, moins de magasins", conclut Olivier Dauvers.

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