: Vidéo "C’était 7,50€ de l'heure, et là on est à 3€ par course" : un livreur Deliveroo dénonce la précarisation de son travail
Des coursiers ont manifesté pour exiger de meilleures conditions de travail.
Ras-le-bol ! Les livreurs de Deliveroo, le service de restauration à domicile, se sont réunis, vendredi 19 octobre, à Paris, pour manifester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Parmi eux, Steven, un jeune livreur s'insurge de la manière dont il est traité par l'enseigne.
"Moi, ça fait deux ans que je travaille pour Deliveroo et les conditions de travail, notamment, les paies, elles ont été énormément revues à la baisse, regrette-t-il. Il y a deux ans, c'était payé 7,50€ de l'heure plus 4€ par course, ensuite c'était 5,75€ par course. Et là, on est à un minimum de 3€ par course plus une variable selon la distance." Mais le jeune homme se plaint du nouvel algorithme mis en place par la plateforme qui calcule les plus longues distances que doivent effectuer les livreurs pour la même compensation.
"On est faussement indépendants"
Le coursier dénonce les statistiques professionnelles dont sont dépendants les coursiers pour pouvoir travailler. "Pour s’inscrire sur des créneaux pour travailler, il faut avoir de bonnes statistiques", précise-t-il. "Et ils les calculent, suivant si tu as refusé des commandes, suivant si tu as travaillé les jours fériés et les dimanches soir, suivant si tu as travaillé les jours de pluie."
Enfin, le livreur se désole du statut d'auto-entrepreneur - obligatoire pour travailler pour Deliveroo - qui ne lui apporte aucun bénéfices. "Il n’y a pas toutes les cotisations salariales qu’on peut avoir", explique-t-il. "Et dans ce qu’on gagne, tu dois payer une partie à l’URSSAF qui est de 25 % si tu n’as pas une certaine aide, et puis derrière, c’est toi qui paies l’essence de ton scooter, les réparations de ton vélo. On n’a pas de congés payés, on n’a pas le chômage, donc tout ça si tu le retires, sur les 5,30 euros que tu dois avoir, ça fait 3,80 euros."
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