"Tout le monde est en train de chercher sa place" : entre galère et débrouille, les travailleurs saisonniers confrontés à la crise sanitaire
La crise du coronavirus frappe toujours les secteurs du tourisme et avec eux, les emplois saisonniers habituellement disponibles. Des contrats principalement occupés par des jeunes, pour qui les opportunités sont bien maigres cette année.
En moyenne, un étudiant sur deux travaille chaque été, le plus souvent pour financer ses études. C'est le cas de Jade, 21 ans qui entre en master de psychologie en septembre à Poitiers. Ces trois dernières années, il ne lui fallait que trois semaines pour trouver un contrat d'été. Cette année après la crise du coronavirus, elle a cherché dans l'hôtellerie, la restauration, le tourisme : "Malgré mon permis B, ma voiture, et bien non, refus des candidatures ! Une centaine, ça me paraît absurde, raconte Jade à franceinfo. Là, je ressors un peu découragé."
Moins d'offres, plus de demandes
Avec la crise du coronavirus, il y a moins d'offres, plus de demandes et les conditions de travail se sont dégradées. Pour contourner ces difficultés, Charlotte, pâtissière et saisonnière de 26 ans, a cherché du travail dans un autre secteur. Un secteur que la crise n'a pas touché : la jardinerie. "Tout le monde pleure en fait. Tout le monde est en train de chercher sa place et je me suis dit quitte à être sous payée, je vais changer de métier, je vais apprendre autre chose", explique Charlotte. Quant à l'année qui va continuer, "je pense qu'elle va être très dure", estime-t-elle "et d'ailleurs, je ne risque pas de refaire mon métier de sitôt".
On a encore 50 salariés au chômage partiel donc ce n'est même pas pensable de prendre un saisonnier.
Franck Ronsard, gérant du restaurant Le Village Rossardà franceinfo
Du côté des restaurateurs on observe la même tendance. Dans le 5e arrondissement de Paris, d'habitude prisés par les touristes, les terrasses sont désertées. Franck Grant dirige le Village Rossard. Depuis le début de l'été, le restaurateur a perdu plus de 60% de son chiffre d'affaires. "Le schéma est très simple : pas de touristes, pas de clients, pas d'argent", déplore-t-il.
Des contrats dans la logisitique
Mais d'autres secteurs continuent de chercher du monde assure Sylvain Carrer. Ce responsable de secteur des agences d'intérim Proman de Bordeaux à Toulouse souligne que ce sont "souvent des contrats qui sont liés à des activités logistiques préparateurs de commandes, manutentionnaires, des postes dans des entreprises d'agriculture ou agroalimentaire". Le secteur de l'agriculture aura de son côté besoin de saisonniers encore quelques semaines car débuteront bientôt les vendanges, puis la cueillette des pommes et des poires.
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