: Reportage Face à la pénurie de main-d'œuvre dans la restauration, des patrons marseillais recrutent des réfugiés ukrainiens : "Ce sont des gens très motivés"
Vira travaille depuis une semaine dans un restaurant marseillais. Ce n'est pas la seule réfugiée ukrainienne a travailler dans l'hotellerie-restauration, un secteur qui fait actuellement face à une crise des vocations.
Vira travaille depuis une semaine dans les cuisines de "La Gratinée", un restaurant du quatorzième arrondissement de Marseille. Si son fils combat toujours en Ukraine, elle s'est installée dans la cité phocéenne au début du mois de mai avec sa fille.
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Pour se faire comprendre d'elle, ses collègues utilisent le traducteur de leur téléphone. "Nous habitons dans un bateau, dans ce ferry qui accueille plus de 600 Ukrainiens", explique Vira. Notre but ici, c'est aussi de trouver du travail. J'ai envoyé mon CV et j'ai eu de la chance car j'ai tout de suite trouvé ce boulot."
"Retrouver une normalité"
Vira cuisinait déjà en Ukraine. La seule différence, et elle est de taille, est donc la barrière de la langue. "Comme je n'ai pas de téléphone sous la main, je lui parle surtout avec des gestes, c'est un peu le système des sourds-muets", plaisante Serge Oroux, le chef cuisinier.
Dans la cuisine, c'est donc un ballet de gestes et de mimiques. Mais quand cela devient trop compliqué, Valentin utilise son application : "Lorsque je lui demande de couper quelque chose, si elle ne comprend pas bien, j'utilise un traducteur par téléphone. La barrière de la langue est alors cassée." Le cuisinier ajoute : "Je trouve ça bien qu'elle soit là car ces gens ont besoin de retrouver une normalité, qu'ils oublient un peu ce qu'il s'est passé là-bas et qu'ils passent à autre chose."
"On manque de personnel et en plus, tout le monde a envie d'être solidaire avec ces Ukrainiens."
Bernard Marty, président de l'Umih dans les Bouches-du-Rhôneà franceinfo
Véra n'est pas la seule à travailler dans ce secteur à Marseille, où la demande est telle que l'Umih, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, organise mardi 24 mai un "job dating" dans ce ferry qui accueille les Ukrainiens. Bernard Marty, le président de l'Umih dans les Bouches-du-Rhône, assure que "les conditions sont réunies pour avoir des gens très motivés des deux côtés."
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