"C’est un désert" : sur la Côte d'Azur , l'arrière-saison touristique au ralenti à cause de l'épidémie de Covid-19
Le mois de septembre est généralement aussi crucial que le mois de juin pour le tourisme dans la région. Mais cette année, en raison du coronavirus, l'automne s'annonce très difficile pour le secteur.
Parmi les secteurs que le Covid-19 met en danger, il y a aussi celui du tourisme. Le cœur de l’été s’est, en général, plutôt mieux passé que ce qui était craint avec une préférence claire pour les zones de campagne et les petites villes. Mais l’arrière-saison, très importante pour l'économie de certaines régions, est en revanche catastrophique. C’est le cas sur la Côte d’Azur.
"C’est un désert touristique." Caméscope à la main, sur la promenade des Anglais à Nice (Alpes-Maritimes), Philippe est loin d’être embêté par la foule : "Dans le marché il y a des étals qui sont inoccupés. On a l’impression d’avoir la promenade pour nous tout seuls." "Tous les étrangers, les Américains et les Chinois, ne sont pas là", poursuit une retraitée. "Tous ceux qui ont du fric ne sont pas là, rigole une autre, ça nous laisse la place à nous."
Les vacanciers habituels ont déserté
Si ces retraités profitent du calme, ils mettent le doigt sur le gros problème de cet automne. "On a condamné totalement un étage, indique Denis Cipollini, hôtelier. On ne travaille que sur les deux tiers de l’établissement, ce qui n’arrive jamais, et les réservations ne se prennent pas."
Denis Cipollini est le président de la Fédération de l'Hôtellerie et de la restauration sur la Côte d’Azur. Il emploie en ce moment 12 personnes en moins dans son hôtel par rapport à un mois de septembre normal. "Le mois de septembre est autant important que le mois de juin, explique-t-il. On tourne en moyenne générale aux alentours de 75% de taux d’occupation. En ce moment on est à 25%."
Il est un peu compliqué pour nous d’attendre que les mesures arrivent au dernier moment parce que la vie d’une entreprise et d’un chef d’entreprise c’est de prendre des décisions et surtout d’anticiper.
Denis Cipollini, hôtelier
Clientèle étrangère et groupes de seniors, les vacanciers habituels de septembre à octobre manquent à l’appel. Le comité régional du tourisme lance donc des promotions comme des excursions gratuites en échange de réservations d’hôtel.
Le tourisme d'affaires absent
Mais l’activité très forte sur la Côte d’Azur en automne, c’est aussi le tourisme d’affaires, réduit à peau de chagrin. "La crise économique de 2008 c’était moins 30% en 12 mois mais là on est quand même sur moins 70% et moins 90% pour certains acteurs, c’est d’une violence incroyable", explique Pierre-Louis Roucariès, directeur du centre des congrès de Mandelieu-la-Napoule, et représentant national de la filière.
Nous n’attendons pas le retour à une activité normale avant 2022.
Pierre-Louis Roucariès
Traiteurs, hôtesses d’accueil, agents de sécurité, chauffeurs, le tourisme d’affaires fait normalement vivre des secteurs variés. Un manque à gagner colossal donc, surtout lorsque l’on sait qu’un participant à un événement professionnel dépense trois à quatre fois plus qu’un touriste de loisir.
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