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Villefranche-sur-Saône : le combat d'une famille contre la prescription d'un meurtre

Une famille de Villefranche-sur-Saône (Rhône) se bat pour obtenir la tenue d'un procès, 17 ans après le meurtre de l'un des siens, Mohamed Abdelhadi. Le crime est menacé de prescription, après la perte d'un élément important du dossier par la justice.

Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un palais de justice (image d'illustration). (MAXPPP)

Cela fait 17 ans que la famille Abdelhadi attend le procès des meurtriers de Mohamed Abdelhadi, un jeune homme de 27 ans, enlevé et assassiné en 2001 à Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône. Elle a organisé une réunion publique vendredi 11 mai, réclamant encore une fois la tenue d'un procès. Celui-ci est menacé car la justice a perdu un élément important du dossier.

La famille Abdelhadi se bat pour obtenir le procès des meurtriers présumés de Mohamed Abdelhadi, assassiné en 2001 : un reportage de Stéphane Pair

L'affaire Abdelhadi n'a été élucidée que 15 ans après les faits. Il a fallu attendre les aveux circonstanciés des deux meurtriers présumés de Mohamed et la découverte du corps de la victime dans un bois du Beaujolais. Fin mars, la cour d'appel de Lyon a tranché : le crime est prescrit. En cause : une plainte introuvable.

En 2008, sept ans après l'assassinat de Mohamed, sa famille porte plainte pour disparition inquiétante. Cette plainte est enregistrée au commissariat de Villefranche-sur-Saône. Or, malgré les efforts d'un juge d'instruction, elle reste aujourd'hui introuvable. C'est pourtant elle qui remettrait en cause le délai de prescription de l'époque : 10 ans, contre 20 ans aujourd'hui.

La famille saisit la cour de cassation

Un scandale pour la famille de la victime qui porte plainte contre l'État et saisit la cour de cassation. Plus qu'un raté judiciaire, c'est une faute lourde pour l'État, estime l'avocat de la famille de la victime. "Faute de pouvoir retrouver cette procédure qui a été perdue par les services de police, c'est prescrit !, s'insurge Me David Metaxas. On ne peut pas dire cela à une famille qui a déposé plainte en 2008."

Il y a un désarroi profond du côté de la famille de la victime, qui ne comprend pas, qui ne peut pas se résigner à l'idée que le meurtrier puisse se balader comme ça, dans la nature, en totale impunité.

Me Metaxas, l'avocat de la famille Abdelhadi

à franceinfo

La Cour de cassation doit décider, dans les prochains mois, si la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon était fondée pour déclarer ce crime "prescrit".

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