Police et réseaux sociaux : enquête sur des propos racistes
Plusieurs affaires de suspicion de violences policières, mais également une instruction en cours concernant des propos racistes de la part de policiers sur Facebook, suscitent la colère en France. Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme réclame des sanctions et évoque un décalage entre les différentes générations de policiers.
C’est un compte privé au cœur d’une polémique. Ses abonnés, près de 8 000 au départ, sont majoritairement des policiers nationaux ou municipaux. Nous avons accédé à leurs échanges. Depuis quelques mois, on y découvre des propos racistes ou homophobes punissables pas la loi. À tel point d’un ancien administrateur du site déclare en mars en avoir "marre de faire la police sur ce groupe", menaçant de bannir tout auteur de commentaire raciste. Mais rien n’y fait, au contraire. Sur des captures d’écran, révélées par le site Street Press, on découvre de nouvelles allusions racistes, écrites il y a peu. Des propos condamnables qui incitent à la haine raciale.
Une minorité aux comportements dévastateurs
Vendredi 5 juin, le ministère de l’Intérieur a saisi la justice. Les membres du site ont immédiatement réagi, de façon contrastée. Sur les 8 000 membres du site, combien sont-ils vraiment racistes ? Ces propos sont-ils tenus entre collègues, au commissariat ? Oui, nous assure une fonctionnaire anonyme. Pour Abdoulaye Kanté, qui exerce son métier de policier depuis vingt ans en région parisienne, il s’agit d’une minorité qu’il faut sanctionner. Jean-Marie Godard vient de passer une année à observer la profession de policier. Pour cet expert, il s’agit d’abord d’un problème de formation et d’affectation des jeunes recrues. L’enquête préliminaire pour injure à caractère raciste et provocation à la haine raciale devrait déterminer les responsabilités des adhérents du site. Plus de 1 000 d’entre eux se sont déjà désabonnés en quelques jours.
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