Charia à Brunei: "Cette homophobie d’État doit cesser" et la France doit "assouplir sa politique d’asile" réclame SOS Homophobie
Le sultanat de Brunei a mis en place une nouvelle législation inspirée de la Charia, qui envisage de punir de lapidation l'homosexualité et l'adultère.
"Cette homophobie d’État doit cesser", dénonce mercredi 2 avril sur franceinfo le président de SOS Homophobie, Joël Deumier, alors que le sultanat de Brunei met en place une nouvelle législation inspirée de la Charia, qui envisage de punir par lapidation l'homosexualité et l'adultère.
"Il est urgent que la diplomatie française et européenne agissent pour faire pression sur cet État", poursuit-il. La France doit "assouplir sa politique d’asile", pour accueillir "les personnes homosexuelles persécutées dans leur pays". Il faut "exercer toutes les pressions possibles de nature diplomatique, économique contre cet État pour le marginaliser et le forcer à faire évoluer sa loi", ajoute-t-il.
franceinfo : Qu’attendez-vous de la France ?
Joël Deumier : Aujourd’hui, avec l’entrée en vigueur de cette loi, les personnes homosexuelles vont subir des lapidations. Elles seront poursuivies pour ce qu’elles sont, des homosexuels. Il est urgent que la diplomatie française et européenne agissent pour faire pression sur cet État. Hier, la France a demandé à l’État de Brunei de retirer cette loi homophobe. Nous espérons que cela sera suivi d’effet.
C’est un premier pas, mais il faut aller beaucoup plus loin et exercer toutes les pressions possibles de nature diplomatique, économique contre cet État pour le marginaliser et le forcer à faire évoluer sa loi. Et je voudrais penser aux personnes homosexuelles de cet État, qui comme dans 72 États dans le monde, subissent la criminalisation de l’homosexualité qui ne peuvent pas vivre librement. Cette homophobie d’État doit cesser. Cette homophobie d’État est ancrée et persiste et il faut lutter.
Quelles pressions économiques ? Des boycotts par exemple ?
Par exemple, George Clooney et Elton John ont appelé au boycott d’hôtels de luxe qui sont détenus par le sultan de Brunei. C'est une des mesures possibles qui permet de faire pression. Il faut dénoncer cette criminalisation de l’homosexualité. On en appelle aux autorités françaises et européennes qui doivent prendre leur responsabilité et affirmer que c’est contraire aux droits humains que de punir de mort des personnes homosexuelles, parce qu’elles sont homosexuelles.
Vous demandez au gouvernement français de faciliter l’asile des personnes qui pourraient fuir le sultanat de Brunei, suite à l’entrée en vigueur de cette loi. Cela pourrait concerner beaucoup de personnes ?
On ne sait pas combien de personnes pourraient être concernées. Mais la France est une terre d’asile et elle doit assouplir sa politique d’asile pour accueillir les personnes homosexuelles qui pourraient fuir le sultanat du Brunei mais aussi en Tchétchénie où il y a des massacres massifs qui ont lieu en ce moment. Il y a urgence à faciliter l’accueil des personnes homosexuelles persécutées dans leur pays.
Pour l’instant, nous n’avons pas de réponse [du gouvernement]. Et on attend que le ministère des Affaires étrangères s’engage beaucoup plus. Et on peut aussi imaginer une prise de parole au plus haut niveau de l’État pour condamner ce qui se passe au Brunei, en Tchétchénie, contre les homosexuels et qui est intolérable et insupportable pour nous qui sommes à plusieurs milliers de kilomètres.
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