Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo "Il avait vu un camembert couler" : on a demandé à un expert d'analyser trois œuvres majeures de Dali

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Dali export2
Dali export2 Dali export2
Article rédigé par franceinfo - Mathilde Hérard
France Télévisions

Pour célébrer la carrière de l'artiste espagnol, franceinfo vous propose de redécouvrir trois de ses œuvres emblématiques, commentées par Alex Doppia, le directeur du musée Dali à Paris.

Le peintre espagnol Salvador Dali est mort le 23 janvier 1989, soit il y a trente ans jour pour jour. Il a laissé derrière lui des tableaux emblématiques, comme La Persistance de la mémoire ou Cygnes se reflétant en éléphants. Le directeur du musée Dali à Paris, Alex Doppia, commente auprès de franceinfo trois de ses œuvres majeures. 

"L'idée lui était venue spontanément lors d’un dîner"

L'une des plus connues est La persistance de la mémoire (1931), une "grande composition surréaliste" où l'on aperçoit des horloges qui fondent, comme un "camembert" décrit Alex Doppia. Le mot, qui n'est pas choisi au hasard, renvoie à l'inspiration de l'artiste espagnol : "L'idée lui était venue spontanément lors d'un dîner. Il avait vu un camembert couler." Le paysage qui y est représenté est celui de Portlligat, en Espagne, où Salvador Dali a grandi. Pour le directeur du musée, le tableau évoque la fuite du temps. "Le temps coule, disait Dali, il fuit, il nous rappelle notre mortalité."

Sur le tableau Cygnes se reflétant en éléphants, peint en 1937, Salvador Dali joue avec les effets d'optique. Au bord d'un lac, trois cygnes s'admirent dans la surface de l'eau, où leur cou devient une trompe d'éléphant. "Contraste entre la grâce des cygnes et la pesanteur de l'éléphant. Contraste entre la quiétude de ce lac et ce paysage montagneux extrêmement tourmenté", souligne l'expert. Il interprète ces illusions graphiques comme une "obligation d’essayer de voir au-delà de la réalité".

"L'éternel combat entre les pulsions et la résistance à ces pulsions"

Peint en 1946, La Tentation de saint Antoine reflète "l'éternel combat entre les pulsions et la résistance à ces pulsions", selon Alex Doppia. Le tableau est composé de saint Antoine, ce "prêtre des premiers temps du christianisme", dans le coin inférieur gauche, levant une croix pour se protéger de ses tentations. Elles prennent plusieurs formes surréalistes, dans le style représentatif de l'artiste. Un cheval cabré aux sabots dorés et crottés est accompagné d'un éléphant "rendu ridicule par ces fameuses pattes d'échassier" et finalement d'une femme nue, sur un piédestal.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.