ONU : Guillaume Ancel raconte son expérience de Casque bleu
Auteur du livre "Un Casque bleu chez les Khmers rouges", publié aux éditions Les belles lettres, Guillaume Ancel se confie sur ce qu’il a vécu lorsqu’il faisait partie des forces de maintien de la paix. Une expérience forte qu’il a évoquée sur le plateau du 23 heures de franceinfo samedi 3 juillet.
Guillaume Ancel est un ancien Casque bleu, ces soldats envoyés par les Nations unies pour préserver la paix dans certaines zones du monde. Invité sur le plateau du 23 heures de franceinfo, l’ancien lieutenant-colonel de l’armée française présente son livre Un Casque bleu chez les Khmers rouges aux éditions Les belles lettres. Une manière pour lui de tout dire, alors que peu de soldats français se livrent ainsi. "C’est regrettable à plus d’un titre parce que les Français ne savent pas ce qui s’est passé, les militaires n’apprennent pas forcément de ce qui s’est passé puisqu’il ne faut pas le raconter. Et écrire la réalité, c’est aussi partager ses fantômes", estime-t-il.
Briser le silence
Guillaume Ancel révèle dans son livre certaines choses encore inavouées et souvent cachées par les soldats. "Il faut connaître cette réalité pour pouvoir la stopper. Il y a des dérives. Alors elles sont liées aussi à cette époque. Moi je vois des pratiques pédophiles par exemple dans certains corps militaires qui sont complètement institutionnalisées. Le bataillon pakistanais fait des rafles de petits garçons dans les villages à côté. Évidemment, quand on s’en plaint, c’est un colonel pakistanais donc forcément on a un franc succès sur le sujet...", confie-t-il. "À l’époque, je me souviens très bien d’un officier français qui rentre avec nous, qui se vante d’avoir fréquenté des bars à petits garçons en Thaïlande, et on ne sait pas quoi faire contre lui. Il est muté, c’est à peine s’il n’a pas eu une promotion. Ma génération ne savait pas quoi faire de ça."
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